L'augmentation de la production des mines québécoises, l'an dernier, a permis à l'industrie de contrer la chute des cours des métaux.

En 2014, la valeur des expéditions minières a atteint un nouveau sommet des dernières années au Québec, à 8,75 milliards, a récemment indiqué Statistique Canada. Il s'agit d'un bond de 8,1% par rapport à 2013. Cette augmentation surpasse nettement celle de l'ensemble du Canada, où les expéditions se sont chiffrées à 44,75 milliards, en hausse d'à peine 2%. Par conséquent, la part du Québec dans les expéditions minières canadiennes s'est élevée à 19,6%, un sommet depuis 2001.

Même en éliminant l'effet de l'inflation, 2014 a été la meilleure année de l'histoire récente du Québec si l'on exclut 2011, alors que le boom minier battait son plein.

«L'une des tactiques que les sociétés minières vont souvent utiliser pour contrer la baisse des prix, c'est d'augmenter le volume de production. Elles peuvent ainsi absorber leurs coûts fixes en les répartissant sur de plus grandes quantités», relate Nochane Rousseau, leader du secteur minier pour le Québec au cabinet comptable PwC.

L'expert fait par ailleurs remarquer que les mines profitent de la baisse des coûts des hydrocarbures et du transport. De plus, les mines situées au Canada bénéficient de la faiblesse du huard face au dollar américain, la devise dans laquelle s'effectuent les transactions.

M. Rousseau prévient toutefois que les sociétés minières doivent faire preuve de prudence lorsqu'elles augmentent la cadence. «Ça peut être dangereux parce que les entreprises vont souvent hausser leur production en allant chercher les teneurs les plus fortes dans les gisements pour maximiser leurs flux de trésorerie, souligne-t-il. Mais ça peut faire en sorte que le reste du gisement sera moins intéressant à exploiter dans les années à venir.»

L'or, le nickel et le cuivre avant tout

La progression des expéditions minières en 2014 a été principalement attribuable à l'or, dont la valeur des livraisons a crû de 12,2% pour atteindre 1,86 milliard en 2014, au nickel (761 millions, en hausse de 53,1%) et au cuivre (323 millions, en hausse de 34,6%). La mine Canadian Malartic, la plus grande exploitation aurifère du Canada, a amorcé ses activités en 2011 alors que la mine de nickel Raglan a accru sa capacité de production ces dernières années. La mine Nunavik Nickel a par ailleurs lancé sa production à la fin de 2013. Le cuivre a suivi la croissance de l'or et du nickel puisqu'il est actuellement extrait, au Québec, comme sous-produit dans les mines exploitant ces métaux.

Quant aux expéditions de concentré de fer, elles ont bondi de 25,2% en 2014 pour s'élever à 28 610 kilotonnes. La baisse de 30% du prix moyen du fer a toutefois eu pour effet de faire reculer de 3,7% la valeur des ventes de ce métal, qui s'est tout de même chiffrée à 2,72 milliards. Rappelons que le complexe d'ArcelorMittal sur la Côte-Nord a accru sa capacité de production en 2013. En revanche, la mine du lac Bloom a cessé ses activités à la fin de l'an dernier.

La croissance de l'extraction minérale s'est naturellement accompagnée d'une hausse des exportations. Celles-ci ont explosé de 50% pour se chiffrer à 3,37 milliards, alors que les importations ont fléchi de 16,4%. L'excédent commercial du Québec dans le secteur minier a donc atteint 2,05 milliards, le meilleur résultat depuis au moins 14 ans.

La forte augmentation des expéditions minières n'a toutefois pas eu de retombées significatives sur l'emploi. Quelque 13 500 personnes travaillaient dans des activités d'extraction l'an dernier, soit 400 de moins qu'en 2013, selon l'Institut de la statistique du Québec. Par contre, le nombre de travailleurs dans les activités de première transformation de métaux et de fabrication de produits minéraux a augmenté d'un peu plus de 1000 en 2014 pour atteindre 30 800.