Les cours du pétrole ont nettement baissé mercredi à New York, plombés par le rapport moins haussier que prévu des réserves hebdomadaires de pétrole aux États-Unis et la force du dollar.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) s'est déprécié de 1,34 dollar, à 92,33 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a fini à 107,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de mardi.

Bien qu'en hausse timide à l'ouverture, les cours de l'or noir américain ont cédé du terrain après la publication des chiffres des stocks de pétrole aux États-Unis qui sont ressortis plus contrastés que prévu.

Si les réserves de brut ont enregistré une chute hebdomadaire de 2,7 millions de barils au 3 janvier, à 357,9 millions de barils - creusant encore les stocks de brut déjà diminués de plus de 30 millions de barils au cours des cinq dernières semaines - les opérateurs se sont concentrés sur un bond bien plus prononcé que prévu des stocks d'essence et de produits distillés.

Ces stocks ont augmenté respectivement de 6,2 millions de barils et de 5,8 millions de barils cette semaine-là.

Les opérateurs interprétaient en effet cette hausse inattendue de l'offre en produits pétroliers comme un signe peu encourageant pour la demande du premier consommateur d'or noir au monde.

Les analystes ont en outre remarqué la hausse bien plus nette qu'anticipée des réserves du terminal pétrolier de Cushing, dans l'Oklahoma (centre-sud des États-Unis) qui servent de référence aux prix du WTI.

«Cela a exercé une nette pression sur le marché, car en cette période de l'année», avec l'hiver, «on s'attendrait à ce que les stocks baissent plus nettement», a souligné Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion. «Mais le pétrole nord-américain, du Dakota du Nord et du Canada ne cesse de remplir les cuves», dépassant le rythme de la demande.

Quelque 40,7 millions de barils étaient stockés à Cushing au 3 janvier, soit 1,1 million de barils en plus que la semaine précédente.

«Cela laisse entrevoir une hausse des réserves totales de brut dans le pays dès la semaine prochaine», a averti Dominick Chirichella, coprésident du Energy Management Institute.

La diffusion d'un rapide compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) peu avant la fin de séance a encore accentué la pression sur les prix.

En effet, les responsables de la banque centrale des États-Unis se disaient plus confiants sur les perspectives de l'économie américaine en décembre, ce qui a entraîné une légère hausse de la monnaie américaine mercredi.

Or, une hausse du billet vert rend moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les acheteurs munis d'autres devises.

Les prix reprenaient ainsi leur dégringolade après avoir cédé plus de 6 dollars la semaine précédente, en dépit de tensions accrues sur le front géopolitique.

En Irak notamment, l'escalade des violences entre les troupes gouvernementales et des jihadistes à l'ouest de Bagdad, accentuait les craintes sur l'approvisionnement en pétrole dans la région.

Avec 3,1 millions de barils par jour en novembre, l'Irak est actuellement le deuxième producteur de brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) après l'Arabie saoudite.