Le pétrole a terminé en légère baisse lundi à New York, les investisseurs se plaçant en retrait en attendant de voir comment évolue la situation en Syrie et avant une réunion importante de la Réserve fédérale (Fed).

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a perdu 8 cents pour clôturer à 97,77 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le prix du brut, dopé par la peur d'une escalade des tensions après l'annonce par les États-Unis de leur soutien aux rebelles syriens, avait terminé vendredi à son plus haut depuis fin janvier.

«Mais même si on a reçu des informations de nature à faire grimper les prix du brut ce week-end, les cours ont hésité ce lundi, se consolidant en attendant des nouvelles plus concrètes», selon Matt Smith, de Schneider Electric.

L'implication de Washington dans le conflit syrien a en effet provoqué dans un premier temps «beaucoup d'anxiété sur le marché», les investisseurs «craignant de voir les tensions s'étendre à l'ensemble de la région, où beaucoup de pétrole est en jeu», a remarqué John Kilduff, d'Again Capital.

Des inquiétudes d'autant plus prégnantes que d'autres acteurs internationaux s'impliquent dans le dossier, dont la Russie: le président Vladimir Poutine a mis en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens.

Quant à l'autre grand soutien de Damas, l'Iran, il s'est, par la voix de son nouveau président élu vendredi, Hassan Rohani, déclaré contre toute intervention étrangère dans les affaires syriennes.

Mais l'élection de ce religieux modéré a par ailleurs été accueillie avec une prudence bienveillante. «L'élection de ce "diplomate pragmatique" va peut-être repousser le calendrier d'une confrontation sur le programme nucléaire iranien», a remarqué Tim Evans de Citi.

Parallèlement aux États-Unis, les opérateurs attendent toujours avec fébrilité la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed mardi et mercredi, à l'issue de laquelle le président Ben Bernanke devrait s'exprimer sur la longévité du programme de soutien massif à l'économie américaine en place.

«Ralentir ou ne pas ralentir, telle est la question» que ne cessent de se poser les acteurs du marché, a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group.

Les injections massives de liquidités de la Fed dans le système financier américain ont en effet tendance à stimuler les investissements dans les actifs risqués, tels que le pétrole, et une éventuelle évolution de la politique monétaire de l'institution aurait des conséquences sur le marché.