Les cours du pétrole ont terminé en baisse à New York lundi, les courtiers s'inquiétant de la situation dans la zone euro et plus généralement de la croissance économique mondiale.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a reculé de 96 cents, à 91,93$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La situation en Europe «a entraîné la vente» de pétrole, notamment en raison du «recul de la confiance des entrepreneurs en Allemagne», a noté John Kilduff, analyste à Again Capital.

L'indice de confiance Ifo des entrepreneurs en Allemagne est tombé en septembre à son plus bas niveau en deux ans et demi, reculant pour le cinquième mois consécutif.

Les opérateurs s'inquiètent également d'une «impression de +déjà vu+ quant à l'Espagne et sur la crise de l'euro en général», a ajouté l'analyste.

Madrid se refuse toujours à requérir une aide globale à son économie auprès de l'Europe en dépit de l'impatience des marchés.

Pourtant la Banque centrale européenne (BCE), qui s'est dit prête à venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté en rachetant leur dette sur le marché secondaire, a posé comme condition qu'ils en fassent au préalable la demande.

Tous ces facteurs «ont renforcé le dollar», a noté M. Kilduff. Or un renchérissement du billet vert rend moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs.

«La persistance des inquiétudes autour de la situation économique dans son ensemble participe à la baisse des prix», a ajouté l'analyste.

Par ailleurs, des inquiétudes quant à la capacité de l'Europe à aller vers davantage d'intégration politique poussent les prix à la baisse», a noté Bart Melek, de TD Securities.

«La semaine précédente, les prix avaient progressé à la faveur d'espoirs que la zone euro soit en train de s'acheminer vers des solutions à sa crise de la dette mais les désaccords entre la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, François Hollande, inquiètent», a poursuivi M. Melek.

Aucune avancée n'est ressortie d'une rencontre, samedi, entre la chancelière allemande et le président français.

Les deux responsables restent divisés sur le projet de supervision bancaire au sein de la zone euro. Paris souhaiterait que les Européens se dotent d'un tel mécanisme dès janvier 2013, l'Allemagne est moins pressée.

«Ces inquiétudes compensent tout effet positif sur les prix lié à la situation tendue au Moyen-Orient», a ajouté M. Melek.