La Coalition Québec meilleure mine montre les libéraux du doigt dans le dossier des projets d'Orbite Aluminae et Canada Lithium, qui pourraient aller de l'avant sans passer par le processus québécois d'évaluation environnementale et d'audiences publiques.

«Deux compagnies qui tentent de contourner les évaluations environnementales, un ancien chef de cabinet de Jean Charest sur leurs conseils d'administration et un gouvernement sortant qui a laissé mourir au feuilleton le projet de loi 14, qui aurait obligé des évaluations environnementales pour toute nouvelle mine, ça commence à faire beaucoup», dénonce Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition.

M. Lapointe fait notamment référence à la présence sur les conseils d'administration d'Orbite et Canada Lithium de Stéphane Bertrand, chef de cabinet du premier ministre Jean Charest de 2003 à 2007. M. Bertrand est membre du conseil d'Orbite depuis août 2009. Il est inscrit au registre des lobbyistes pour le compte d'Orbite, comme plusieurs autres dirigeants et membres du conseil de la société.

«On a de la difficulté à croire que des lobbyistes de la trempe de M. Bertrand, très proches des libéraux, n'ont rien à voir avec la mort au feuilleton du projet de loi 14 ou des tentatives des compagnies d'éviter les évaluations environnementales», affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Joint au téléphone, Stéphane Bertrand a indiqué à La Presse Affaires qu'Orbite allait «se conformer à toutes les lois». Pour le reste, il nous a demandé plutôt «d'appeler les gens d'Orbite». Après avoir insisté pour savoir s'il avait déjà discuté du projet de loi 14 avec les gens du gouvernement, il a répondu : «Pas important», avant de mettre un terme à la conversation.

M. Bertrand est membre du conseil d'administration de Canada Lithium depuis le mois de mars 2012.

Le ministre délégué aux Mines Serge Simard était visiblement ulcéré par les déclarations de Québec meilleure mine et Nature Québec. «C'est gratuit pas à peu près. Il y a toujours un bout à dire n'importe quoi.»

Le ministre soutient qu'il a «tout fait pour faire passer le projet de loi». Il devait même le faire adopter en juin par le bâillon, mais le projet de loi 78 et la crise étudiante ont pris le dessus. «J'en ai passé des heures sur ce projet de loi, et je me suis toujours buté à de l'incompréhension et de la foutaise des gens du PQ en face de moi.»