Les cours du pétrole ont terminé en baisse lundi, dans un marché préoccupé par la vigueur de la demande aux États-Unis après des chiffres de l'emploi décevants, mais des craintes persistantes pour l'offre en brut iranien limitaient leur recul.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a cédé 85 cents par rapport à la clôture de jeudi, finissant à 102,46 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

En forte baisse pendant l'essentiel de la séance, les cours du brut atteignant un plus bas en près de deux mois, le pétrole a ensuite regagné une partie de leurs pertes, finissant en légère baisse seulement par rapport à la semaine dernière.

Ce léger rebond de l'or noir en fin de séance traduit «un scepticisme croissant du marché à l'égard d'éventuels progrès (dans le dossier iranien) au cours des discussions entre l'Iran» et les puissances du groupe 5+1 prévues à la fin de la semaine, a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les négociations entre l'Iran, deuxième producteur de l'OPEP, et les puissances du groupe 5+1 (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Russie, Chine et Allemagne) au sujet de son programme nucléaire controversé, doivent reprendre samedi prochain à Istanbul après plus d'un an d'interruption, avant une seconde réunion qui pourrait se tenir à Bagdad.

Toute avancée dans ces discussions apaisera certainement les craintes liées à l'offre, ce qui fera baisser les prix.

«Il ne faut pas s'attendre à de trop grandes avancées (dans le dossier du programme nucléaire iranien), mais l'adoption d'un discours plus apaisant d'un côté ou de l'autre fera baisser la tension et donc les prix du baril de brut», a estimé  Matt Smith de Summit Energy (Schneider Electric).

Les dernières discussions entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1, tenues à Istanbul en janvier 2011, se sont conclues par un échec.

Les cours, qui avaient chuté de 2,5 dollars en début de séance, étaient en revanche toujours pénalisés par les chiffres du chômage et de l'emploi aux États unis diffusés vendredi, alors que les marchés étaient fermés pour cause de week-end pascal.

«Le marché réagit en différé aux mauvais chiffres de l'emploi (aux États-Unis) qui pourraient se traduire par une demande moins solide que souhaité» dans le pays, a expliqué Bart Melek, de TD Securities.

Le taux de chômage aux États-Unis a continué de baisser, à 8,2% en mars contre 8,3% en janvier et février, mais les créations d'emploi ont nettement ralenti, à 120 000, quand les analystes tablaient sur 200 000, selon les statistiques publiées par le département américain du Travail.

Le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke «avait raison de s'inquiéter, car les créations d'emploi (...) ont enregistré leur plus faible augmentation depuis le mois d'octobre», a relevé Phil Flynn, de PFG Best.

«Sans amélioration sur le front de la création d'emplois, on ne peut pas s'attendre à une amélioration de la demande», a résumé Matt Smith.