Les cours des métaux précieux ont nettement progressé cette semaine, l'or - porté par l'appétit robuste des investisseurs spéculatifs - se hissant à un sommet depuis début décembre, tandis que les métaux platinoïdes bénéficiaient toujours d'inquiétudes sur l'offre sud-africaine.

OR

Le prix de l'once d'or a accéléré sa hausse cette semaine, grimpant même vendredi en début d'échanges européens jusqu'à 1763,15$, son plus haut niveau depuis le 2 décembre. Il a engrangé environ 200$ (+12,7%) depuis le début de l'année.

«L'or est soutenu en ce moment par la demande d'investisseurs orientés sur le long terme», dans un marché «porté par les spéculations sur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire» aux États-Unis, ont souligné les analystes de Commerzbank.

Ainsi, la Réserve fédérale américaine (Fed) s'est déjà engagée fin janvier à garder des taux très bas jusqu'à fin 2014, mais elle a également laissé la porte ouverte à de nouvelles injections de liquidités dans l'économie, deux facteurs susceptibles d'affaiblir durablement le dollar.

Or, une dépréciation du dollar rend plus attractifs les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Avec des taux de la Fed très bas pendant deux ans, le marché de l'or a le vent en poupe, et nombre d'investisseurs n'hésitent plus à se positionner à long terme», a expliqué Ross Norman, analyste du courtier spécialisé Sharps Pixley.

Le président de la Fed Ben Bernanke a encore renforcé cet appétit pour le métal jaune, en déclarant jeudi devant le Congrès américain que l'économie des États-Unis restait «vulnérable» à des risques extérieurs, telle que la crise en zone euro - des propos qui ont conforté aux yeux des opérateurs l'hypothèse d'une intervention de l'institution.

En outre les achats d'or, valeur sûre par excellence, permettent aux investisseurs de se protéger de tout risque d'inflation élevée aux États-Unis que ne sauraient contrer un taux directeur immobile proche de zéro pendant encore plus de deux ans.

Par ailleurs «la crise de la dette souveraine dans la zone euro maintient les prix de l'or à des niveaux élevés», ont ajouté les experts de Commerzbank, alors que la Grèce, menacée de défaut de paiement, reste notamment empêtrée dans ses négociations avec ses créanciers privés sur la réduction de sa dette.

Le prix de l'or a cependant nettement limité ses gains vendredi après la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain, faisant état d'une baisse inattendue du chômage aux États-Unis en janvier - un signal positif qui pourrait inciter la Fed à mettre de côté se projets de nouvelles injections de fonds dans l'économie.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1734$ contre 1726$ une semaine auparavant.

ARGENT

Après un accès de faiblesse mardi, l'argent est monté dans le sillage de l'or, se hissant vendredi à 34,38$ l'once, son plus haut niveau depuis le 16 novembre.

L'once d'argent a terminé vendredi à 33,93$ contre 33,48$ sept jours auparavant.

PALLADIUM/PLATINE

Les cours des métaux platinoïdes ont également poursuivi leur progression cette semaine, toujours soutenus par les inquiétudes persistantes sur l'offre en Afrique du Sud (premier producteur de platine), sur fond de grèves paralysant le secteur minier.

Le marché était par ailleurs porté par de bons chiffres des ventes d'automobile aux États-Unis en janvier (+11,4% sur un an). L'industrie automobile constitue le principal débouché des platinoïdes.

Vendredi, l'once de platine a atteint 1637,25$, son niveau le plus élevé depuis deux mois et demi, et l'once de palladium a grimpé à 715,75$, un sommet depuis le 21 septembre.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1630$, contre 1608$ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 711$, contre 684$le vendredi précédent.