Les prix du maïs, du blé et du soja ont reculé cette semaine à Chicago, plombés par un rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) qui a surpris le marché en prévoyant une hausse de la production mondiale de produits agricoles.

Le rapport mensuel sur l'offre et la demande publié par l'USDA a fait état d'une hausse de la production mondiale de maïs, malgré les mauvais chiffres de production enregistrés pour l'Argentine, frappée par une sécheresse.

De même, le blé devrait connaître une campagne 2012 abondante, avec une révision à la hausse des attentes, grâce principalement à l'augmentation de la production au Kazakhstan, en Russie et au Brésil.

En outre, les États-Unis ont connu une baisse de leurs ventes de tourteaux de soja et d'huile de soja, ce qui a entraîné une hausse des stocks de cet oléagineux

«Jusqu'au rapport, le marché était surtout orienté par le temps sec en Argentine. Il semble maintenant que les cours se replient avec exagération», a remarqué Dax Wedemeyer, de US Commodities.

Le marché agricole évoluait à la hausse depuis plusieurs semaines, dans le sillage de la météo au Brésil et en Argentine, importants exportateurs de maïs et de soja frappés par un manque de pluies depuis deux mois, alors que les cultures de maïs et de soja sont en pleine croissance.

«Techniquement on devrait rapidement assister à un rebond des prix, avec le retour à l'avant-scène de l'Argentine à mesure que les prévisions météorologiques à long terme seront connues, a estimé M. Wedemeyer.

«Beaucoup d'inconnues demeurent et les cours du maïs et du soja devraient être encore susceptibles de réagir à n'importe quel développement sur le marché, tel que les conditions météo en Amérique latine et le degré de destruction des cultures là-bas», ont abondé les analystes de Barclay's Capital.

Malgré «la bonne tenue de la Bourse depuis le début de l'année», le marché agricole n'a pas reçu de soutien de côté là, a-t-il noté. Et pour les séances à venir, les cours vont de plus en plus dépendre «de la situation en zone euro, où les inquiétudes sont de retour, en dépit des bonnes émissions obligataires de l'Italie», a noté l'analyste.

Après une relative accalmie, la crise de la dette en Europe retient à nouveau l'attention des marchés agricoles, qui craignent un nouveau ralentissement de la consommation en Europe.

Deux sources européennes ont indiqué à l'AFP que la France perdait le AAA attribué par l'agence Standard and Poor's, la meilleur note de crédit possible. Et en Grèce, le lobby mondial des banques a annoncé la suspension des négociations avec Athènes sur les modalités de la restructuration de la dette publique et laissé entendre qu'il pourrait revenir sur son engagement à en effacer volontairement une grande partie.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars se négociait à la mi-journée à 6,1050$, en baisse de 5,1% sur la semaine sur le Chicago Board of Trade.

Le boisseau de blé à échéance mars valait 6,0850$, en recul hebdomadaire de 2,6%.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en mars coûtait 11,84$ (-1,0%).