Les travailleurs syndiqués de l'usine de Papiers White Birch à Québec, qui a cessé ses activités pour une période indéterminée, continuent de réclamer un retour à la table de négociations.

Plus de 500 travailleurs ont été mis au chômage le 9 décembre dernier, mais Renaud Gagné, vice-président au Québec du Syndicat canadien de l'énergie et du papier (SCEP), affirme que le nombre de personnes touchées est plus important encore. En considérant les deux autres usines de l'entreprise, à Rivière-du-Loup et Gatineau, ce sont 1000 emplois directs et indirects qui sont visés.

Aucun échange n'a été possible entre les parties durant toute la période des Fêtes. Pour tenter de réactiver le dossier et ramener de l'avant leurs enjeux, les syndiqués ont tenu une manifestation mardi après-midi devant l'usine Stadacona, à Québec.

La direction a invoqué des raisons économiques pour expliquer l'interruption des activités, mais le syndicat affirme toujours qu'il s'agit d'un lock-out déguisé afin de forcer la main des employés dans l'espoir qu'ils acceptent d'importantes concessions au régime de retraite.

Renaud Gagné soutient que l'entreprise a tenté de convaincre les travailleurs individuellement, mais ces offres ont été refusées.

Le syndicat allègue que l'entreprise voulait sabrer pas moins de 40% du régime de pension. En fait, selon le SCEP, White Birch, qui est sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, aurait voulu former un consortium avec Black Diamond pour exploiter les trois usines, mais aurait exigé la fin des régimes de retraite.

«On espère que le conciliateur va réussir à leur faire comprendre que le seul endroit où régler ça, c'est à la table de négociations», a indiqué M. Gagné.

Les syndiqués pressent le gouvernement du Québec d'intervenir et d'appuyer les travailleurs. Déjà quelques élus ont exprimé leur solidarité aux employés, dont la députée péquiste de Taschereau, Agnès Maltais, et le député de Québec solidaire Amir Khadir.

Le député de Mercier était d'ailleurs présent, mardi, à la manifestation devant l'usine Stadacona. Il prône d'ailleurs une révision des règles qui permettent aux gestionnaires, selon lui, de se soustraire à leurs responsabilités sociales.

Joignant sa voix aux syndiqués, Amir Khadir interpelle à son tour le ministre du Développement économique, Sam Hamad, afin de sauvegarder les emplois en jeu dans sa région.