Les prix du pétrole ont bondi à plus de 100 $ le baril mercredi à New York, une modification du réseau d'oléoducs aux États-Unis annonçant une forte diminution des surplus de stocks de brut du pays.

Les cours ont franchi le seuil symbolique des 100 $ lorsque la société canadienne Enbridge a annoncé qu'elle allait inverser le sens dans lequel circule le brut dans son oléoduc Seaway, dans le sud des Etats-Unis.

À partir du deuxième trimestre 2012, il acheminera l'or noir depuis Cushing (Oklahoma) vers la côte du golfe du Mexique. Cet oléoduc servait jusqu'à présent à alimenter le centre du pays avec le pétrole pompé dans le golfe ou importé via les ports de la côte.

Mais ces dernières années, l'offre a augmenté dans le nord du continent américain, grâce aux techniques de forage dans les couches de schiste et le développement des sables bitumeux au Canada, et il s'agit d'orienter ce brut vers les raffineries concentrées sur les côtes du golfe.

Avec cette modification, «les excès de stocks à Cushing devraient appartenir au passé», a estimé Nic Brown, de Natixis.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 102,59 $, en hausse de 3,22 $ par rapport à la veille.

Le terminal de Cushing est le plus important centre de stockage du pays. Le brut léger texan, référence du marché new-yorkais, y transite. Il se trouve depuis plusieurs années au bord de la saturation.

Dans ce contexte, les prix sont restés depuis un an relativement faibles sur le marché new-yorkais par rapport au Brent échangé à Londres, qui s'est trouvé dopé depuis le début de l'année par les troubles dans le monde arabe et leurs conséquences sur les approvisionnements du marché européen.

Après l'annonce d'Enbridge, les courtiers reviennent vers le brut américain au détriment du Brent, dont les cours ont reculé mercredi (-67 cents à 111,51 $ 15h).

«C'est une nouvelle importante pour le marché», a confirmé John Kilduff, d'Again Capital.

Par ailleurs, «les indicateurs économiques continuent d'être relativement bons, mais ces prix vont faire des dégâts dans l'économie», a-t-il prévenu.

Dans ce contexte, «les statistiques économiques vont devenir cruciaux pour que les prix se maintiennent à ces niveaux», selon l'analyste.