Les cours de l'or et de l'argent ont atteint de nouveaux sommets cette semaine, poussés de record en record par l'intensification des tensions dans le monde arabe, qui incite les investisseurs à se tourner vers des valeurs refuges.

Le métal jaune, valeur-refuge par excellence, a atteint un nouveau sommet inédit cette semaine, propulsé par un cocktail d'inquiétudes sur les troubles politiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et par un affaiblissement du dollar.

«La poussée des tensions géopolitiques continue de donner le ton» au marché, a observé Suki Cooper, analyste chez Barclays Capital, alors que la quête de sécurité a entraîné l'once d'or jusqu'à 1440,32 dollars mercredi, un nouveau record historique.

En Libye, des heurts violents opposaient toujours vendredi les opposants au colonel Mouammar Kadhafi aux forces fidèles au dirigeant, faisant craindre que les affrontements ne se transforment en guerre civile.

Les troubles en Libye, producteur de pétrole, alimentent une flambée des cours du brut, alors que les approvisionnements en provenance du pays sont considérablement réduits.

La hausse des cours de l'or noir alimente à son tour les tensions inflationnistes, contre lesquelles l'or est une protection.

En outre, la dépréciation de la monnaie américaine, face à un euro revigoré par la perspective d'un resserrement monétaire anticipé en zone euro, contribuait par ailleurs à rendre plus attractifs les achats d'or, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les relèvements de taux d'intérêts, l'arme principale des banques centrales pour contrer l'inflation, «sont habituellement perçus comme néfastes pour les prix des matières premières et des métaux précieux en particulier, car ils rendent moins rentable le fait de détenir de l'or», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Mais actuellement, un tel resserrement monétaire n'est pas à l'ordre du jour aux États-Unis, ce qui plombe encore plus le billet vert, notamment par rapport à l'euro, ont-ils ajouté.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1427 dollars en fin d'après-midi contre 1402,50 dollars le vendredi précédent.

L'argent imite l'or

Le cours de l'argent, considéré par les investisseurs comme une option alternative moins onéreuse que l'or, a poursuivi son envolée cette semaine, montant jusqu'à 35,36 dollars l'once vendredi, un niveau plus vu depuis début mars 1980.

Le prix du métal gris a terminé vendredi à 34,43 dollars l'once contre 32,54 dollars une semaine auparavant.

Retour à la hausse pour le platine

Les prix des platinoïdes sont repartis à la hausse cette semaine, retrouvant leurs niveaux de début février pour le platine, ces métaux, à la fois précieux et industriels dont le premier débouché est le secteur automobile, bénéficiant de bons chiffres de ventes de voitures aux États-Unis et en Europe.

En outre, les investisseurs spéculatifs et les consommateurs industriels profitaient d'une récente baisse des cours pour effectuer quelques achats à bon compte, ont noté les analystes du cabinet Johnson Matthey.

Le palladium bénéficiait également de signes de plus en plus marqués d'un épuisement des réserves russes, ont relevé les analystes de Commerzbank.

Sur le London Platinium and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1828 dollars contre 1791 dollars le vendredi précédent.

L'once de palladium a fini à 811 dollars contre 785 dollars une semaine plus tôt.