Pendant que le prix de l'or reculait de 44,10$US hier, le titre de Semafo a poursuivi une plongée de plus de 25% entreprise il y a un mois.

Le 6 décembre, le titre de la minière montréalaise clôturait pour la première fois au-dessus des 14$. Il a frôlé le seuil des 10$ hier, avant de terminer la séance à 10,32$, en baisse de 4%.

Pourtant, disent les analystes consultés par La Presse Affaires, il n'y a pas de raison de s'inquiéter quant aux résultats ou aux activités de Semafo, qui exploite trois mines d'or en Afrique de l'Ouest. «Je ne suis au courant d'aucun élément chez Semafo qui pourrait affecter les actions négativement», affirme Brian Christie, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins (VMD).

La dégringolade du titre de Semafo a débuté quand la firme américaine Van Eck Global a rééquilibré les portefeuilles de ses fonds négociés en Bourse (FNB), vers le début du mois de décembre. Semafo, alors le deuxième actif en importance de son FNB d'aurifères junior, était vraisemblablement devenu trop imposant, compte tenu de la nature du fonds. Van Eck s'est donc départi de quelque 9 millions d'actions de Semafo, en conservant moins de 100 000 réparties dans deux autres FNB.

Cela a mis beaucoup de pression à la baisse sur le prix, en plus de convaincre certains investisseurs de vendre et d'encaisser des profits. Le titre de Semafo était encore sous les 5$ il y a un an et il dépassait à peine le dollar il y a deux ans. Semafo a enregistré un des meilleurs rendements du TSX en 2010, avec un gain de 142,66%.

Mais certains analystes trouvaient que l'évaluation du titre était devenue beaucoup trop élevée. En un mois, le ratio cours-bénéfice est passé d'environ 45 fois à 32 fois. «Et c'est encore élevé», précise un analyste qui préfère ne pas être nommé.

Des douze analystes recensés par Bloomberg, six recommandent l'achat du titre, cinq recommandent de le conserver, et un suggère de le vendre. La cible moyenne est de 14,01$, avec un minimum à 10,75$ et un maximum à 18,50$.

Fort ressac de l'or

Le titre de Semafo a souffert hier du recul de l'or, maltraité sur les marchés au lendemain d'une clôture record à New York. L'once pour livraison en février a perdu 44,10$US, ou 3,1%, à 1378,50$US. C'est le plus important recul du précieux métal en six mois.

«Des investisseurs s'attendent à voir l'or être très volatil au début de l'année et sont peut-être en train de prendre des profits, soutient Brian Christie, de VMD. Certains pensent que la performance de l'or sera plus modérée si celle des actions et des autres ressources est forte.»

Cité par l'agence Bloomberg, un courtier de Chicago estime qu'une partie du pessimisme qui a poussé les investisseurs vers le refuge doré a disparu. Dans ce contexte, les actions devraient regagner un certain attrait par rapport à l'or.