Le prix du baril de pétrole a grimpé à son niveau le plus élevé depuis plus de deux ans à New York, dopés par l'optimisme des courtiers quant à la demande d'énergie cette année.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de brut pour livraison en février a terminé à 91,55 $ US, en progression de 17 cents par rapport à vendredi. Il a touché au plus fort de la séance 92,58 $ US, un prix inédit depuis le 7 octobre 2008.

La question se pose donc, sommes-nous à la veille d'un baril à 100 $ US ? Certains l'affirment... «Une montée des prix vers le seuil psychologique très important des 100 dollars est probable dans les jours à venir», ont prévenu les analystes de Commerzbank.

«C'est le début de l'année, on a beaucoup de prévisions de hausse des prix de l'énergie: les gens reviennent vers le marché», a résumé Phil Flynn, de PFG Best.

«On assiste à une sorte de montée des flux financiers en direction des matières premières», a observé de son côté Antoine Halff, de Newedge Group.

«Le marché conserve l'optimisme dont il a témoigné à la fin de l'année dernière», a-t-il ajouté. «Les indicateurs économiques, sans être extraordinairement positifs, continuent à être encourageants et l'appétit des investisseurs se confirme à l'égard des matières premières et de l'énergie» en particulier.

Concernant la demande de pétrole, «les grandes agences internationales ont passé l'année dernière à réviser leurs prévisions à la hausse, et les derniers chiffres aux États-Unis indiquent des livraisons de produits pétroliers à des niveaux record» depuis début 2008, a relevé M. Halff.

Le brut a suivi la direction impulsée par les marchés boursiers, qui ont démarré l'année par de forts gains. Il a aussi profité de statistiques économiques positives aux États-Unis, premier pays consommateur d'or noir: indice ISM manufacturier au plus haut depuis mai (mais un peu moins qu'espéré par les économistes), et dépenses de construction en hausse plus marquée que prévu.

Les cours ont touché les 100 dollars le 2 janvier 2008 pour la première fois de leur histoire. Ils se sont envolés jusqu'à plus de 147 dollars à New York en juillet de la même année, avant de plonger avec la crise.

«La tendance est haussière», a reconnu Antoine Halff. «Cela dit, on n'est pas dans un cas de figure comparable à 2008: nous continuons de bénéficier de capacités excédentaires à tous les niveaux de la production, et nous n'assistons pas à l'absence de hausse de la production que nous avons connue entre 2006 et 2008».

Selon AFP.