Les cours des matières premières alimentaires se sont repliés cette semaine, pâtissant d'un désintérêt des investisseurs spéculatifs sur fond de crise budgétaire en Europe, mais sont parvenus à limiter leurs pertes du fait de tensions persistantes sur l'offre.

CACAO

Les cours de la fève brune ont mis un terme à leur rebond cette semaine, pliant légèrement sous le poids de perspectives d'une récolte abondante pour la saison 2010/2011, et d'exportations solides en provenance de Côte d'Ivoire, le premier producteur mondial.

«Les niveaux de cacao livrés dans les ports ivoiriens dépassent les niveaux de l'année précédente» en novembre, a rapporté la revue spécialisée The Public Ledger. Ces chiffres confortaient ainsi les attentes d'une offre abondante pour la saison en cours, qui a débuté en octobre.

En outre, «la récolte brésilienne connaît des débuts robustes, (...) à des niveaux plus vus depuis le milieu des années 90», ont relevé Kona Haque et Alex Bos, analystes chez Macquarie.

Cependant, les experts s'accordaient à prôner la prudence avant le deuxième tour des élections législatives dimanche en Côte d'Ivoire, craignant des tensions politiques qui pourraient entraîner des perturbations dans l'approvisionnement.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars cotait 1876 livres sterling vendredi vers 11h15 contre 1925 livres la tonne pour la même échéance le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2795$ la tonne contre 2929$ pour la même échéance une semaine plus tôt.

CAFÉ

Les cours du café ont légèrement baissé cette semaine, s'éloignant des sommets atteints deux semaines auparavant, souffrant d'un désintérêt des investisseurs spéculatifs, malgré des tensions persistantes sur l'offre.

Portés par un accès d'inquiétudes sur l'approvisionnement mondial, l'arabica avait atteint 221,45 cents la livre à New York le 10 novembre, un record depuis 13 ans, et le robusta était monté la veille à 2098$ la tonne à Londres, un sommet depuis deux ans.

Ces craintes restaient cependant présentes sur les marchés: le Brésil, le plus gros producteur, devrait connaître une récolte faible, «qui devrait de plus être affectée par la sécheresse de ces derniers mois», avertissaient les analystes de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier ressortait à 1819$ vendredi vers 11h15 contre 1900$ pour la même échéance le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre d'arabica pour livraison en mars s'échangeait à 204,65 cents vendredi à New York contre 209,30 cents la livre pour la même échéance une semaine auparavant.

SUCRE

Le cours du sucre s'est stabilisé, tiraillé entre une baisse de l'intérêt des investisseurs spéculatifs et des inquiétudes persistantes sur l'approvisionnement mondial.

Les risques d'une contagion de la crise budgétaire irlandaise, qui a fait appel dimanche à une aide de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI), plombaient l'engouement des investisseurs spéculatifs.

En outre, des conditions météorologiques défavorables continuent en effet de perturber la production au Brésil, en Thaïlande, en Australie et en Inde, observaient des analystes.

Ces inquiétudes avaient poussé le 11 novembre les prix du sucre jusqu'à 33,39 cents la livre à New York, un nouveau record en 30 ans, et le 9 novembre jusqu'à 812,90 livres la tonne à Londres, un record depuis le lancement du contrat à terme pour le sucre sur la place britannique en 1987.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 715,20 livres vendredi vers 11h15 contre 710,90 livres pour la même échéance le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 28,09 cents contre 28,13 cents pour la même échéance une semaine plus tôt.