Le prix de l'or a fortement grimpé mardi, franchissant pour la toute première fois la barre des 1305 dollars et enregistrant un nouveau niveau historique, à la faveur d'un net accès de faiblesse de la monnaie américaine.

Le métal jaune est monté vers 12h20 à 1308,35 dollars l'once, dépassant ainsi de peu les 1300,15 dollars atteints la veille.

Comme vendredi, le prix de l'or a bénéficié d'un accès de faiblesse du dollar, qui s'est nettement replié mardi après des indicateurs américains médiocres (baisse des prix des logements en juillet, et chute de l'indice Conference Board sur la la confiance des consommateurs à son plus bas niveau depuis février).

Or, une dépréciation de la monnaie américaine rend bien plus attractifs les achats de métaux précieux, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Dans le sillage de l'or, l'argent a lui aussi connu une soudaine envolée, qui l'a fait monter jusqu'à 21,66 dollars l'once vers 12h25, un niveau sans précédent depuis septembre 1980.

«Vu les gains récents de l'or et de l'argent (...), il faut s'attendre à une période de consolidation durant laquelle une partie de la fièvre d'achats s'atténuera», tempérait James Moore, analyste de The Bullion Desk.

Cependant, les prix devraient de nouveau progresser vers de nouveaux sommets «les investisseurs cherchant des valeurs refuge alors qu'il n'y a pas vraiment de changement dans le tableau économique d'ensemble et que les inquiétudes sur les futures dévaluations des principales devises restent vives», a-t-il ajouté.

«Les facteurs qui tirent vers le haut les métaux précieux devraient se prolonger, et ce jusqu'à l'année prochaine. On s'attend à ce que la croissance américaine continue à endurer des difficultés, ce qui encouragera la Fed à maintenir des taux d'intérêt bas et poussera le dollar à la baisse», deux facteurs positifs pour l'or, confirmait Michael Lewis, de Deutsche Bank.

Face aux incertitudes quant à la solidité de la reprise économique, notamment aux États-Unis, et à la volatilité des marchés d'actions et d'obligations, l'or joue plus que jamais son rôle de valeur refuge pour les investisseurs désireux de diversifier leurs actifs.

Le métal jaune bénéficie par ailleurs d'une recrudescence des achats d'or de certaines banques centrales, notamment dans les pays émergents, tandis que les banques centrales des pays développés limitent sérieusement leur cessions de métal jaune.

«Même au niveau de prix actuel, les banques centrales, particulièrement en Asie, restent extrêmement désireuses de diversifier leurs fonds, et d'étendre leurs réserves d'or aux côtés de leurs réserves de devises étrangères», soulignait mardi un analyste de Commerzbank.