Les prix du pétrole devraient rester jusqu'en 2011 dans une fourchette entre 70$ et 80$, selon le scénario de référence présenté mardi par le cabinet CGES dans son rapport mensuel, pour qui des perspectives économique fragiles devraient cependant peser sur le marché.

Selon les analystes du Centre for Global Energy Studies (CGES), le scénario le plus plausible est celui d'un recul des prix moyens du baril de Brent à 74,80$ au quatrième trimestre 2010, puis à 71$ en début d'année prochaine avant de remonter légèrement à 75,10$ au deuxième trimestre 2011.

Les prix du pétrole évoluent depuis plusieurs mois dans une fourchette étroite comprise entre 70$ et 80$, un niveau que le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs (Opep) Abdallah el-Badri a à plusieurs reprises jugé «entièrement satisfaisant».

«Ces quatre dernières semaines, les prix sont résolument restés dans cette fourchette, de laquelle ils sont prisonniers depuis près d'un an. S'il y a une tendance perceptible, c'est tout au plus un léger mouvement à la baisse», a commenté le cabinet.

Cette tendance devrait se poursuivre «alors que la croissance économique mondiale ralentit et que les consommateurs partout dans le monde adoptent une posture prudente», ce qui contribue à affaiblir la demande sur fond de stocks pétroliers croissants dans les pays industrialisés, selon le rapport.

«La demande mondiale de pétrole tout comme l'offre de brut sur le marché devraient ralentir sur le deuxième semestre 2010, mais le ralentissement de la demande sera le plus prononcé», a averti le cabinet, fondé à Londres par l'ancien ministre saoudien du Pétrole, cheikh Zaki Yamani.

Cependant, la présence toujours nette d'investisseurs spéculatifs sur le marché, «persuadés qu'acheter du pétrole est un bon pari sur le long terme», devrait continuer d'offrir un soutien pérenne aux prix de l'or noir.

«Dans l'ensemble, le baril de WTI (échangé à New York) va osciller étroitement autour des 75$ sur les prochains mois, la faiblesse inhérente des cours dus au niveau des stocks étant compensée par la conviction de certains investisseurs que les prix ne peuvent que grimper» à l'avenir, a résumé le CGES.

Un autre scénario, anticipant une nette montée des prix en raison d'un hiver plus rigoureux qu'attendu dans l'hémisphère nord et donc d'une recrudescence de la consommation pétrolière, est jugé en revanche «quelque peu artificiel» par le cabinet, qui prédit dans ce cas un relèvement de la production de l'Opep.