Le prix de l'or a battu lundi un nouveau record, à plus de 1283$ l'once, dépassant les niveaux atteints la semaine dernière, porté par la demande des investisseurs spéculatifs à la veille d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Vers 12h30, l'once d'or a grimpé jusqu'à 1283,80$ sur le London Bullion Market, le marché londonien des métaux précieux, après avoir battu une première fois son record vers 06H45 GMT, à 1283,38$.

Les investisseurs s'interrogeaient sur d'éventuelles mesures supplémentaires de soutien à l'économie que pourrait adopter la Fed, «ce qui pesait sur le dollar, et par conséquent stimulait les cours de l'or», observaient les analystes de Commerzbank.

Un affaiblissement de la monnaie américaine rend plus attractifs les achats d'or, libellés en dollars, par les investisseurs munis d'autres devises.

En outre, d'éventuelles mesures de soutien à l'économie (à travers des injections de liquidités, ou «assouplissement quantitatif») sont de nature à encourager l'inflation, contre laquelle l'or offre une solide couverture.

«Les acteurs de marché surveilleront comme jamais, cette semaine comme lors de la prochaine réunion de novembre, les options d'assouplissement quantitatif» que pourrait adopter la Fed, confirmait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

«Le marché pousse progressivement l'once vers les 1300$: la demande des investisseurs est nette, particulièrement après des indicateurs économiques mitigés la semaine dernière aux États-Unis», où le moral des consommateurs est tombé à son plus bas niveau depuis plus d'un an, ajoutait-il.

De manière générale, l'or bénéficie de son rôle de valeur refuge face aux inquiétudes renforcées sur les perspectives économiques en Europe et aux États-Unis, à la volatilité des marchés actions et à la méfiance croissante entourant les dettes d'État européennes.

Le métal jaune est également dopé par une recrudescence d'achats d'or par les banques centrales et par la décision de plusieurs grands groupes aurifères de réduire voire de supprimer leurs programmes de couvertures (contrats de ventes à terme), contribuant à rétrécir l'offre.

Témoin de l'engouement des investisseurs spéculatifs, les stocks du plus important fonds d'or coté au monde, l'américain SPDR Gold Trust, ont bondi sur la dernière séance (vendredi) de 6 tonnes, à près 1301 tonnes.

Selon le cabinet spécialisé GFMS, le seuil des 1300$ l'once devrait être dépassé d'ici la fin de l'année. Pour les analystes de Commerzbank, «c'est seulement une question de temps».