Les prix du pétrole ont fini en forte baisse mardi à New York, plombés par les états d'âme des marchés financiers face à une reprise économique mondiale qui semble battre de l'aile.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 75,94$, en baisse de 2,31$ par rapport à la veille.

«On a un ensemble d'indicateurs économiques perçus comme baissiers», a expliqué Antoine Halff, de Newedge Group.

La Chine, qui devrait concentrer les deux tiers de la croissance de la demande énergétique dans la décennie à venir, a concentré une grande partie des inquiétudes.

L'institut de conjoncture privé Conference Board a en effet drastiquement révisé à la baisse son indice composite sur les perspectives de croissance du pays pour le mois d'avril, ramené à 0,3%, contre une première estimation de 1,7%.

Aux États-Unis, premier pays consommateur d'or noir, l'indice de confiance des consommateurs est retombé au plus bas depuis mars. Au Japon, la production industrielle et la consommation des ménages ont fléchi en mai.

Ce cocktail de statistiques médiocres a fait plonger les marchés boursiers dans le monde entier. Il a aussi dopé le dollar, dans lequel sont libellées les matières premières, ce qui les rend moins attractives pour les acheteurs munis d'autres devises.

Le passage de la tempête tropicale Alex dans le golfe du Mexique, qui concentre le quart de la production de brut américaine, a été relégué au second plan.

La dépression, qui générait des vents d'environ 110 km/h, était mardi sur le point de se transformer en ouragan, selon les services météorologiques américains.

Mais «il est désormais clair qu'Alex ne va pas perturber sérieusement la production» d'hydrocarbures, a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research. «Les opérations de nettoyage (de la marée noire, ndlr) de BP vont être un peu ralentis, mais globalement, cela aurait pu être pire».