Le cours de l'or a dépassé les 1000 dollars l'once à New York mardi pour la première fois depuis six mois, comme il l'avait fait plus tôt à Londres et Hong Kong, profitant de la faiblesse du dollar et de quelques achats spéculatifs.

Le contrat pour échéance en décembre a terminé à 999,80$ l'once, en hausse de 3,10$, après avoir touché 1009,70 10h sur le Comex, une division du New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le prix de l'argent pour le contrat à même échéance est monté au plus haut depuis plus d'un an, à 16,86$, avant de terminer à 16,51$.

L'or s'est également hissé au-dessus des 1000$ mardi à Hong Kong pour clôturer à 1006,50$, gagnant plus de 10$en une séance, tout comme à Londres, où il a évolué au plus haut depuis son record de mars 2008, à 1007,70$l'once.

«Malgré le jour férié aux États-Unis (lundi), l'or et l'argent sont restés soutenus», a commenté James Moore, analyste chez Bullion Desk.

«Les prix sont passés à l'action», a souligné de son côté Suki Cooper, de Barclays Capital, «alors que le dollar s'est affaibli, à son plus bas niveau face à l'euro depuis décembre».

Mécaniquement, le recul de la devise américaine rend les matières premières, libellées en dollars, plus attractives pour les investisseurs munis d'autres monnaies.

«Une forte demande saisonnière en Inde, ainsi qu'un dollar faible, ont aidé à faire grimper l'or, aidé en chemin par la Chine», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research, faisant référence à une note des analystes de Goldman Sachs sur une demande solide de la Chine en métaux.

Des analystes jugeaient toutefois fragiles les gains enregistrés par l'or depuis le début de la semaine, en raison de l'extrême faiblesse de la demande dans le secteur de la bijouterie.

Les prix restaient encore à une bonne longueur de leur record de mars 2008, où ils avaient atteint près de 1034$ à New York.

«À cette époque, une pléthore d'éléments positifs s'étaient combinés pour doper les prix allant de l'incertitude du marché à un dollar en chute», a rappelé Suki Cooper.

«À part les discussions sur un abandon du dollar américain comme monnaie de réserve globale, l'environnement macro-économique n'est pas forcément favorable à l'or, mais nous pensons que cela pourrait évoluer étant donné les inquiétudes sur une inflation montante et nos prévisions d'affaiblissement continu du dollar», a noté Suki Cooper.

Selon James Moore, «le mouvement qui pousse l'or à la hausse semble solide et l'or semble être en bien meilleure position que lors du dernier mouvement de hausse, en février».