L'associé directeur de PwC (PricewaterhouseCoopers) à Montréal, Guy LeBlanc, répond aujourd'hui aux questions de Mélanie Dunn, présidente de l'agence Cossette.

Quelle est l'importance de la marque dans votre secteur d'activité?

La marque est essentielle. C'est notre réputation et notre notoriété.

Elle sert de référence à nos clients. Elle nous permet aussi de sortir du cadre. Pour une acquisition, par exemple, on peut avoir un expert en technologie qui pourra soulever des points auxquels on n'aurait pas nécessairement pensé. Notre marque nous sert de terrain de jeu, en quelque sorte.

Quelles sont les trois plus importantes opportunités liées aux relations entre la Chine et le Canada?

Sur le plan personnel, j'ai adopté en Chine, alors je dirais que c'est une belle opportunité! Pour les affaires, les occasions sont bonnes en Chine pour les entreprises manufacturières et exportatrices, que ce soit dans le secteur alimentaire, des sciences de la vie ou de l'énergie. La formation de coentreprises entre les deux pays peut aussi nous aider dans l'exploitation des ressources - de manière responsable, évidemment.

Pour les Chinois, le Québec est une belle porte d'entrée pour l'Amérique du Nord. Nous avons des expertises qui leur permettent de se familiariser avec le marché. Il y a là aussi des opportunités sur le plan politique. Les affaires créent un environnement propice pour faire progresser d'autres causes, comme l'environnement ou les droits de l'homme.

Est-ce que les nouvelles technologies constituent un défi ou une opportunité pour PwC?

Ce sont des opportunités. Les nouvelles technologies demandent des investissements et une gestion du changement, mais donnent accès à l'information et à des expertises à travers le monde. Cette connectivité est importante. Les technologies nous permettent aussi de développer de nouveaux services qui n'existaient pas il y a quelques années à peine, comme la cybersécurité (en particulier pour les institutions bancaires) ou le big data. On a d'ailleurs fait l'acquisition d'une entreprise technologique l'an passé pour cela.

Que recommandez-vous aux entrepreneurs québécois qui veulent, comme vous l'avez fait, exporter leurs services et développer leur réseau à l'international?

Que ce soit une entreprise de produits ou de services, la démarche est la même. On doit d'abord déterminer le marché visé, puis cibler les entreprises là-bas qui partagent les mêmes valeurs, la même culture d'entreprise et la même qualité que la nôtre. Il faut ensuite les rencontrer pour discuter et s'associer avec elles, afin qu'elles nous aident à réaliser nos objectifs.

Donnez-nous trois idées pour donner du souffle à l'avenir économique du Québec. 

J'ai participé à plusieurs initiatives dans ce sens-là et la question me stimule! Premièrement, il faut miser sur nos forces et continuer nos efforts sur les grappes industrielles. Nous avons développé notre expertise dans les ressources naturelles, dans le transport, et notre industrie des jeux vidéo est reconnue à travers le monde.

Deuxièmement, il faut développer le talent d'ici et l'inspirer avec une culture entrepreneuriale et communautaire. L'École d'entrepreneurship de Beauce est une belle initiative. Ça prendrait toutefois plus de mentorat, et il faudrait développer notre ambition.

Troisièmement, on doit cibler les entreprises qui sont capables d'une forte croissance. J'ai participé à notre enquête Pour une démocratisation du financement de nos entreprises, et on avait relevé que 4 à 7 % des entreprises ont ce potentiel. Il faut donner à ces compagnies l'accès aux marchés plus rapidement pour créer les CGI et Couche-Tard de demain, qui réussissent et qui sont reconnues partout dans le monde.