Ils ont étudié en biologie, en science politique ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Passionnée par l'environnement, Caroline Morin s'était donnée comme mission de purifier la terre. Rien de moins! Après des études en agronomie, celle-ci a travaillé d'arrache-pied à la conservation des sols. En 1998, elle laisse néanmoins les champs de côté et fonde une entreprise qui fabrique des aliments pour chiens et chats.

«Pendant environ 10 ans, j'ai travaillé dans le domaine agricole. Et là, on parle vraiment de travail dans le champ, avec les agriculteurs», dit Caroline Morin. Cette dernière aidait notamment les fermiers qui désiraient opter pour l'agriculture durable. Elle leur donnait des cours pour éviter les pesticides, entre autres.

Découragée par le peu de résultats probants, Caroline Morin décide de se recycler. «Les agriculteurs sont pris dans un carcan financier et ils manquent de soutien de la part du gouvernement pour changer leurs méthodes. Je ne voyais pas l'utilité de mon travail», explique-t-elle.

L'amour des bêtes

C'est son amour pour les chiens et sa connaissance de la science qui lui ont donné une idée pour sa deuxième carrière. «Le cycle des éléments nutritifs que j'ai appris en agronomie s'applique aux êtres vivants», soutient Mme Morin. D'après elle, plus les chiens mangent de la nourriture crue, plus leur digestion est facile. Or, la majorité des moulées sur le marché sont composées de viande cuite déshydratée et d'une portion très élevée de céréales.

Elle a donc mis sur pied Aliments alternatifs 2000 avec son conjoint. On y produit maintenant 14 tonnes de nourriture par mois.

«Pour être heureux, je crois qu'il faut suivre son instinct. C'est ce que j'ai fait», estime l'agronome. Cette dernière apprécie surtout les résultats rapides de son labeur, soit le témoignage de clients satisfaits. L'entreprise demande par contre beaucoup d'efforts et une excellente forme physique, puisque les charges sont lourdes.

Elle n'a pas mis une croix sur la conservation des sols pour autant. «On ne sait jamais. La terre me préoccupe toujours, alors je pourrais y retourner. Mais en ce moment, je vends du bonheur. C'est aussi simple que cela.»