Lorsqu'on est entouré de chaises vides où ses collègues de travail étaient assis, on peut alors se demander si on ne sera pas le prochain à qui le patron annoncera une mauvaise nouvelle.

Il est tout à fait normal de se sentir impuissant dans un marché de l'emploi incertain. Mais il est également plus facile de faire face à son licenciement en ayant un «plan B» déjà préparé.

«Il faut prendre la situation en main en étant prévoyant  et non pas réactif», a affirmé le président de la société vancouvéroise KCM Wealth Management.

Advenant la perte de son emploi, il est bien de pouvoir compter sur un fonds d'urgence pour tenir entre trois à six mois. «Vous aurez davantage d'options et de flexibilité si vous pensez à ce genre de choses lorsque les temps sont bons», a expliqué M. Mastracci.

Ce serait également le temps idéal pour examiner un budget de ménage.

«Tentez de laisser vos cartes de crédit de côté et de peut-être conserver de l'argent en cessant le plus possible les dépenses non essentielles.»

En cas de mises à pied, les employeurs offriront souvent des indemnisations pour permettre à leurs ex-employés de tenir le coup jusqu'à ce qu'ils trouvent un nouvel emploi. Parfois ces indemnités seront versées d'un coup, mais parfois elles le seront comme une paie ordinaire, mais durant une période limitée.

Quoi qu'il en soit, le régime fiscal traite de la même manière les indemnités de cessation d'emploi et un chèque de paie. Ainsi, après avoir constitué un fonds par les jours plus sombres, il est indiqué de verser le plus d'indemnités permises dans un régime enregistré d'épargne-retraite (REER).

Les Canadiens qui ont fait leur entrée sur le marché de l'emploi avant 1996 jouissent d'un avantage fiscal supplémentaire. Pour chaque année travaillée avant cette date, ils ont le droit de verser 2000 $ en indemnités de cessation d'emploi dans un REER.

Si on perd soudainement son emploi, on peut également être admissible à des prestations d'assurance emploi.

Habituellement, on doit avoir travaillé entre 420 et 700 heures pour un employeur avant de faire une demande. Dans certains cas, davantage d'heures sont requises.

Il est possible de recevoir des prestations d'assurance emploi pendant 50 semaines. Le taux de base correspond à 55 pour cent des revenus moyens jusqu'à concurrence de 42 300 $ par année. Le montant maximal par semaine s'élève à 447 $.

Comme les indemnités de cessation d'emploi, les prestations d'assurance emploi sont considérées comme un revenu imposable.

En plus de mettre de l'ordre dans ses finances, il est important d'être prévoyant au travail pendant qu'on est encore en poste. Selon les conseillers en orientation, rester discret dans l'espoir d'être épargné par le couperet n'est pas la bonne chose à faire. Ils recommandent plutôt d'avoir une franche discussion avec le patron au sujet de sa place dans l'entreprise et la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences qui pourraient être utiles dans l'avenir.

Si l'entreprise doit réduire ses frais, elle tentera de couper là où ce sera moins dommageable pour elle, affirme Ralph Shedletsky, directeur de l'exploitation pour Knightsbridge Human Capital Solutions.

«Plus vous faites la preuve de votre valeur pour l'entreprise, plus vous avez des chances de rester.»

Lorsque les mauvaises nouvelles commencent à circuler, votre première réaction pourrait être de fuir.

«Toutefois, quitter le navire n'est pas toujours la solution. Le dernier arrivé dans une organisation est souvent le premier mis à la porte», prévient Gary Agnew, un associé de la firme de ressources humaines Cenera, à Calgary.

Mais ça pourrait être le moment idéal d'étendre un réseau de contacts dans l'industrie, indique Shannon Bowen-Smed, chef de la direction de Bowen, une autre agence de placement située à Calgary.

«Qui d'autre me connaît ? Si je perdais mon emploi demain, quels seraient les premiers appels que je ferais ?», dit-elle.

Lorsqu'on joint les rangs des chômeurs, il est important de se concentrer sur la moindre petite lueur d'espoir qu'on a, continue Mme Bowen-Smed.

Ce soudain revers est peut-être le petit coup de pied dont on avait besoin pour trouver un emploi qui convient mieux.

«Nous entendons continuellement des histoires de gens qui ont été mis à pied cette année et qui, en fait, avaient un emploi qu'ils n'avaient jamais vraiment aimé ou sur lequel ils étaient tombés par hasard», conclut Shannon Bowen-Smed.