Le quincaillier américain Lowe's, aussi propriétaire de Rona au Canada, a encore du ménage à faire parmi ses magasins dont la performance ne correspond plus aux objectifs de l'entreprise.

Par conséquent, deux semaines après avoir annoncé la fermeture de 51 magasins et sites d'affaires, dont 31 au Canada, et quelques mois après avoir fermé 99 magasins de la filiale Orchard Supply aux États-Unis, les hauts dirigeants de Lowe's ont indiqué hier, en marge de résultats de troisième trimestre encore décevants, que le détaillant voulait ensuite se départir de ses 13 magasins au Mexique, ainsi que de filiales de services de rénovation et de domotique domiciliaires aux États-Unis.

Quant à l'état des affaires chez sa filiale Lowe's Canada, incluant les quincailleries Rona, le chef de la direction de Lowe's, Marvin Ellison, s'est abstenu hier de commentaires additionnels à ceux faits lors de l'annonce, au début de novembre, de la fermeture de 27 magasins canadiens, dont neuf Rona au Québec.

SOUS-PERFORMANCE AU CANADA ET AU MEXIQUE ?

Toutefois, en raison de la teneur des résultats du troisième trimestre terminé le 2 novembre, tout indique que la sous-performance d'affaires des magasins de Lowe's situés hors des États-Unis, c'est-à-dire au Canada et au Mexique, a continué de peser sur les résultats de toute l'entreprise.

Le chiffre le plus probant à cet égard : la hausse annualisée des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d'un an) pour tout Lowe's a faibli à 1,5 % au troisième trimestre ; un taux inférieur de moitié aux attentes des analystes et inférieur des deux tiers par rapport à celui du gros concurrent Home Depot.

Toutefois, cette hausse des ventes de magasins comparables s'est établie à 2 % chez Lowe's si l'on ne considère que ses magasins aux États-Unis.

Cette différence suggère que les ventes de magasins comparables de Lowe's au Canada et au Mexique, même à moins de 10 % des ventes totales de l'entreprise selon ses résultats de fin d'année 2017, ont été affaiblies au troisième trimestre au point de retrancher un demi-point de pourcentage à la croissance des ventes de toute l'entreprise.

« Notre transformation prendra du temps, mais nous avons constitué une équipe expérimentée et élaboré un plan détaillé pour progresser de manière constante et obtenir des tendances positives en 2019 », a commenté Marvin Ellison, chef de la direction de Lowe's depuis juillet et ex-haut dirigeant chez le concurrent Home Depot.

« PROBLÈMES DE BASE »

N'empêche, pour le deuxième trimestre de suite, M. Ellison a dû expliquer aux analyses et investisseurs en téléconférence que les résultats de Lowe's continuaient d'être affectés par des « problèmes de base » en commerce de détail, comme les ruptures de stock et les délais de roulement saisonniers en magasin.

Du côté des analystes, on semble garder confiance envers l'amélioration des prochains résultats de Lowe's, au fur et à mesure que progressera le plan d'affaires de ses nouveaux dirigeants.

« Lowe's évolue dans la bonne direction même si les résultats du troisième trimestre montrent que le changement n'est pas linéaire ni rapide dans les grandes organisations de distribution et de vente au détail », a commenté Seth Basham, analyste chez Wedbush Securities.

Chez Bank of America Merrill Lynch, l'analyste Elizabeth Suzuki estime que « la transformation de Lowe's requerra du travail durant quelques trimestres ». « Mais je m'attends à ce que l'amélioration des ventes de magasins comparables et de la croissance des bénéfices se matérialise durant la seconde moitié de 2019. »