Le Boxing Day s'essouffle-t-il au Québec ?

Un récent sondage du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) rapporte que les consommateurs québécois, préférant acheter en ligne et durant la période du Vendredi fou, se ruent en moins grand nombre dans les boutiques afin de profiter des rabais du lendemain de Noël. Mais au centre-ville de Montréal, hier, la frénésie ne laissait aucunement croire à une diminution de l'achalandage.

Après Noël arrivent les soldes. Hier, aucune scène chaotique de consommateurs se précipitant sur des articles au rabais en magasins. Toutefois, devant quelques boutiques, des files interminables. 

« Venir magasiner pour le Boxing Day, c'est aussi un phénomène social », selon Thierry Lopez, directeur marketing et porte-parole chez Best Buy. Bien qu'on ne puisse pas encore évaluer l'achalandage par rapport aux années précédentes, M. Lopez affirme qu'il est « réconfortant » pour l'entreprise de voir autant de monde se déplacer en magasin pour les rabais de fin d'année. Tôt le matin, près de 200 personnes attendaient dans le froid l'ouverture du magasin d'électronique de la rue Sainte-Catherine, à 8 h.

Même tableau face à la boutique EB Games du Centre Eaton, où une centaine de personnes patientaient en ligne, en début d'après-midi. Pour prévenir le chaos, on les a fait entrer un par un ou par petits groupes, créant une attente considérable. « Ça ne me dérange pas de faire la file, a assuré Michael Protopoulos, en jaugeant les dizaines de personnes devant lui. Ça vaut la peine selon moi. »

LE VENDREDI FOU, PLUS FOU QUE LE BOXING DAY

Hier, alors que la plupart des magasins ouvraient leurs portes, une foule de clients déambulaient dans les couloirs du Centre Eaton, à l'affût des aubaines. La rue Sainte-Catherine était noire de monde. Or, selon le CQCD, les Québécois seraient de moins en moins intéressés à dénicher les réductions d'après Noël en magasin. Dans la joute des grandes journées de soldes, la balance penche plutôt vers le Vendredi fou et le Cyberlundi, qui précèdent Noël et attirent de plus en plus de participants.

« [Plus de deux Québécois sur cinq] ont participé, cette année, aux ventes de la longue fin de semaine de novembre, une augmentation de 7 % par rapport à 2016 », affirme Léopold Turgeon, président-directeur général du CQCD.

Le sondage démontre que seulement 27 % de la population affirmait vouloir prendre part à la folie des emplettes d'après Noël.

Les consommateurs, semble-t-il, préfèrent profiter des offres avant la période des Fêtes, plutôt que de repousser leurs achats aux jours suivant Noël. Le Vendredi fou « prend de plus en plus d'ampleur et enclenche le début de la période du magasinage des Fêtes », selon Thierry Lopez, de Best Buy. « Les gens ont besoin d'acheter des cadeaux pour leurs proches et fin novembre, le Vendredi fou leur donne l'occasion de tirer avantage de rabais, donc ils commencent à magasiner plus tôt. »

En 2017, 31 % des Québécois feront un ou des achats sur l'internet lors des soldes d'après Noël, comparativement à 29 % en 2016, rapportent les résultats du coup de sonde du CQCD. On note d'ailleurs une progression constante des ventes en ligne depuis les dernières années. Thierry Lopez confirme que le site internet de Best Buy est de plus en plus fréquenté. « Je pourrais acheter en ligne, les rabais sont les mêmes, je pense, mais je ne veux pas attendre pour avoir mes achats », note cependant Michael Protopoulos, posté devant le EB Games.

D'après le CQCD, cette année, les Québécois se procureront principalement des vêtements et accessoires de mode (42 %), des articles électroniques (24 %) et des articles de divertissement (12 %) à l'occasion de cette tradition commerciale de fin d'année.