Jacob n'est plus en faillite. Le détaillant québécois lancera sous peu une collection printemps dans les cinq magasins qu'il lui reste ainsi que sur son site internet.

«Jacob a fait une proposition à ses créanciers qui a été ratifiée par le tribunal le 30 décembre 2014», affirme Élaine Zakaïb, embauchée à l'automne 2014 pour piloter la relance de l'entreprise.

En mai 2014, l'entreprise s'était placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, une mesure qui allait conduire à la mise à pied de 990 employés et la fermeture de 91 boutiques. Sa dette se chiffrait à près de 90 millions de dollars. «En arrivant chez Jacob, mon premier mandat était d'éviter ou annuler la faillite, raconte Élaine Zakaïb. Je voulais que le trouble soit derrière nous en 2015.»

Créanciers

Selon la vice-présidente, stratégie et finances, et chef de la restructuration de Jacob, un «montant symbolique» sera versé sous peu aux créanciers. «Les entreprises du propriétaire Joey Basmaji demeurent le principal créancier et elles ne recevront rien, précise-t-elle. Les créanciers ont accepté la proposition à plus de 97% à cause de leur longue relation avec le détaillant et de l'espoir que Jacob refasse surface.»

La première tentative de relance avait échoué, comme le rapportait La Presse Affaires en octobre 2014. Mais comme l'annonçait un journal de la région de Sorel, il y a quelques jours, cinq magasins resteront ouverts, soit à Sorel, dans le Vieux-Québec et à Montréal. Présentement, l'entreprise compte 40 employés dans ses boutiques et à son siège social encore situé dans l'arrondissement de Saint-Laurent.

Avoirs personnels

La relance serait rendue possible avec les avoirs personnels de Joey Basmaji et non une banque. En trois décennies, l'entreprise a, entre autres, eu la Banque Nationale et la CIBC comme prêteurs. «On est en train de regarder de quelle façon on va relancer l'entreprise, dit Élaine Zakaïb. La vente ne passe pas que par des magasins. Il y a d'autres avenues. Mais c'est trop tôt pour rendre quoi que ce soit public.»

Jacob est à remettre à jour son site internet. On y vend déjà le parfum de la marque. On y a liquidé l'inventaire de la chaîne. «Les derniers mois ont été pénibles, soutient Élaine Zakaïb. Il nous a fallu beaucoup d'énergie notamment pour la liquidation.»

Est-ce réaliste de croire au retour du Jacob des beaux jours? «Ravoir une bannière de 200 magasins? Non, répond Élaine Zakaïb. Est-ce qu'il y aura une autre manière d'atteindre la consommatrice? Oui. Notamment grâce à la fabrication et au design effectués ici qui permettent un délai de livraison plus court. Mais l'idée de chaîne est derrière nous. Cela dit, tout est possible. Même de repartir sous un autre nom. Joey Basmaji a 62 ans. Il n'arrêtera pas demain.»