Le chef de la direction de Dollarama, Larry Rossy, pouvait bien se le permettre: une fin d'après-midi avec sa famille à porter la flamme olympique, rue Bernard, à Outremont, après la fermeture des marchés.

Alors qu'il amorçait sa course, le titre de l'entreprise qu'il a fondée en 1992 avait pris plus de 7%, à 22,60$, à Toronto, dans la foulée de ses premiers résultats depuis son inscription en Bourse. Dans la journée, il a même atteint un sommet de 22,81$.

 

La raison de cet engouement: des résultats qui surpassent les attentes en raison notamment de marges plus grandes.

À lui seul, le chiffre d'affaires a fait un bond de 14,8% pendant la période de trois mois terminée le 1er novembre. Qui plus est, les ventes de magasins ouverts depuis un an ont grimpé de 7,3%. Une performance rarissime dans le commerce de détail par les temps qui courent.

«Nous sommes très heureux du solide rendement de l'entreprise au troisième trimestre», a indiqué M. Rossy, dans le cadre de sa première téléconférence avec les analystes qui suivent le titre de l'entreprise.

Non seulement le nombre de transactions est-il en hausse de 1,1% dans ses magasins, mais la facture des consommateurs est aussi plus élevée, de 6,2% en moyenne. Il faut dire que le cinquième des produits vendus chez Dollarama sont maintenant à un prix supérieur à 1$. Ces produits plus coûteux représentent désormais 27% des ventes, comparativement à 24% au trimestre précédent.

«La stratégie des produits à divers prix continue sur sa lancée», écrit d'ailleurs l'analyste Winston Lee, de Crédit Suisse.

Pour augmenter ses ventes, Dollarama a fait entrer le paiement par carte de débit dans ses magasins l'an dernier. «On pense que ça a contribué aux ventes», explique le chef de la direction financière par intérim, Nicholas Nomicos, délégué pour répondre aux questions des journalistes pendant que son patron préparait sa courte course.

L'entreprise mène présente un projet-pilote avec les cartes de crédit et saura après les Fêtes si l'expérience en vaut le coût.

Le bénéfice net est ressorti, lui, à seulement 1,1 million de dollars. C'est mieux que la perte de 22,2 millions réalisée à la même période l'an dernier, attribuable en grande partie à une perte de change.

Ce mince filet vert au bas des états financiers du troisième trimestre s'explique notamment par les coûts liés à l'entrée en Bourse du détaillant. Il y en a pour 11,8 millions, dont 4,9 millions pour le versement d'actions à une vingtaine de dirigeants et 1,2 million pour des indemnités de départ volontaire. Ce dernier chiffre inclut la prime de l'ancien chef de la direction, Robert Coallier.

C'est ici que les choses se compliquent un peu. Les analystes ont tendance à éliminer ces éléments exceptionnels, qui ne sont pas censés revenir dans les prochains trimestres. Ainsi, si on les exclut, le «bénéfice net normalisé» a atteint 23 millions comparativement à une perte comparable de 21,7 millions l'an dernier. De quoi faire rugir un titre en Bourse.

D'autres ouvertures

«Les marges ont créé une belle surprise», écrit Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux. Les marges brutes sont en effet passées de 34,2% à 35,5%. Une partie de la différence s'explique par des coûts de transport moins élevés.

Dans la dernière année, Dollarama a ouvert 42 magasins, ce qui porte à 594 le nombre de commerces arborant son enseigne. Du total, 17 ont ouvert leurs portes dans l'ouest du pays, les 25 autres sont situés à l'est du Manitoba.

La direction est loin de croire que le marché est saturé, puisqu'elle entend maintenir ce rythme.

 

"14,8%

Le chiffre d'affaires a atteint 312,8 millions au troisième trimestre

1,1 million

Bénéfice net positif, contre une perte de 22,2 millions l'an dernier

7,11%

Hausse du titre hier à 1,50$