Malgré la récession, le commerce de détail se tire plutôt bien d'affaire au Québec et le recul prévu pour 2009 ne devrait pas être trop grand.

C'est ce que révèle vendredi le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) en livrant ses prévisions de 2009.En 2008, les ventes ont progressé de 4,7% à 94,7 milliards de dollars en 2008 alors que pour 2009, on s'attend à un gain de 1%.

La belle province a mieux fait que la moyenne canadienne l'an dernier car les détaillants d'un océan à l'autre ont vu leur chiffre d'affaires total monter de 3,4% à 426,2 milliards.

Les secteurs dont les ventes ont le plus progressé en 2008 ont été les stations-service (gain de 12,7%), les ordinateurs et logiciels (8,4%), l'électronique et les électroménagers (7,9%) et les accessoires de maison (7,2%).

Gaston Lafleur, président du CQCD, indique que «l'un des aspects à examiner est le coût de l'énergie, surtout pour l'essence à la pompe. Le coût moyen était de 1,18 $ le litre, contre 1,03 $ en 2007. Cela a une incidence sur le total des ventes.»

Par contre, la croissance s'est trouvée sous la moyenne pour les pharmacies (2,7%), les magasins de meubles (1,9%), l'automobile (1,4%) et le vêtement (1,3%).

La chaussure a connu un recul de 1% en raison de la déflation dans ce secteur.

Le Québec qui fait bande à part

Comment expliquer la hausse de 1% prévue pour 2009 ? Si cela semble optimiste au premier coup d'oeil, Gaston Lafleur est d'un autre avis.

«Ces prévisions sont assez conservatrices, lance-t-il. C'est très faible mais nous tenons compte des points d'interrogation qui planent quant à l'ampleur de la récession. On sait par contre que l'impact économique n'a pas été aussi important au Québec qu'en Ontario ou dans l'Ouest.»

Le Conseil québécois du commerce de détail reconnaît que la création d'emplois est anémique et que la hausse du taux de chômage suscite la crainte. Celle-ci risque de détourner des ressources financières de la consommation vers l'épargne.

Le Conseil estime quand même que les divers programmes mis en place par les gouvernements permettent de traverser la récession en minimisant les dégâts. Aussi, les taux d'intérêt et l'inflation, qui sont relativement bas, s'ajoutent à la progression du revenu personnel disponible. Celui-ci a augmenté de 4,1% à 25 560 $ en 2008 et il devrait gagner 1,9% à 26 055 $ en 2009.