L'agence canadienne de la statistique a indiqué jeudi être incapable de calculer sa balance commerciale pour le mois de décembre en raison du shutdown, la fermeture partielle des administrations fédérales aux États-Unis, pays qui absorbe 75 % des exportations canadiennes.

Cette crise politique américaine « a une incidence directe sur la capacité de Statistique Canada de compiler, de produire et de publier des données sur le commerce international de marchandises du Canada, puisque Statistique Canada ne recevra pas de données sur les exportations canadiennes vers les États-Unis tant que les activités demeureront suspendues », a fait valoir l'agence dans un communiqué.  

Statistique Canada repousse donc à une date indéterminée la publication de son rapport mensuel sur le commerce international-exportations et importations-qui était prévue le 5 février.

Les États-Unis et le Canada échangent chaque jour pour environ deux milliards de dollars canadiens de biens, et le marché américain absorbe quelque 75 % des exportations canadiennes.

« L'utilité des statistiques sur le commerce, en tant qu'indicateurs économiques actuels, est limitée sans les chiffres des exportations », a observé l'agence fédérale.

Statistique Canada explique que comme « les données sur les exportations du Canada proviennent des documents d'importation soumis au United States Customs and Border Protection (USCB, l'agence américaine des douanes et des frontières) » par les exportateurs canadiens, l'agence canadienne a décidé de « reporter la diffusion des statistiques mensuelles sur le commerce international de marchandises [...] jusqu'à ce que le USCB reprenne ses activités normales ».

La fermeture partielle des administrations fédérales aux États-Unis dure depuis près de quatre semaines et provient d'un différend entre le président Donald Trump et l'opposition démocrate au Congrès. Le président américain réclame en effet que soit inscrit dans le budget fédéral 5,7 milliards de dollars pour financer un mur à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration illégale, ce que les démocrates refusent catégoriquement.

Ce différend contraint quelque 800 000 employés fédéraux au chômage forcé, ou à travailler sans solde pour ceux dont les emplois sont jugés essentiels.