La fragilité de l'économie canadienne, les déficits et la réforme du régime de pensions figurent au sommet de la liste de sujets abordés par le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, et ses homologues provinciaux à l'occasion d'une rencontre qui se déroule dimanche et lundi à Ottawa.

Lorsque les ministres s'étaient réunis l'an dernier, M. Flaherty en avait fâché plus d'un en annonçant qu'il réduirait les futurs transferts fédéraux dans le domaine de la santé.

Cette fois-ci, le ministre fédéral affirme qu'il n'apportera aucun changement important aux programmes, même si certaines provinces mécontentes risquent de demander une meilleure redistribution de l'argent.

La question la plus délicate demeure probablement celle de la refonte du système de revenus de retraite, qui avait déjà monopolisé toute l'attention des ministres des Finances lors de leur rencontre il y a deux ans. L'Ontario reviendra sans doute à la charge en réclamant l'élargissement du Régime de pensions du Canada.

Le gouvernement fédéral devrait soumettre plusieurs propositions pour qu'elles fassent l'objet de débats, mais non dans le but de réformer le régime prochainement.

Vendredi, Jim Flaherty a déclaré aux journalistes que l'économie devait être la priorité et qu'elle était encore trop fragile pour qu'Ottawa songe à bonifier les prestations du régime de pensions parce que les employeurs seraient alors obligés de payer des primes plus élevées.

«Ce n'est pas le moment d'ajouter un autre fardeau sur les épaules d'employeurs et de nuire ainsi aux perspectives d'emploi des Canadiens», a-t-il affirmé, précisant qu'il serait plus logique d'aller de l'avant avec la réforme une fois que l'économie serait complètement rétablie.

En 2010, lorsque la refonte du régime était à l'ordre du jour, Ottawa avait prétexté la situation économique ainsi que l'opposition du Québec et de l'Alberta pour retirer son soutien au projet.

Le gouvernement fédéral a plutôt créé un nouveau régime de pensions volontaire permettant aux employés des petites et des moyennes entreprises de regrouper leurs cotisations afin de les placer, sans toutefois obliger les employeurs à y contribuer.

La loi sur les régimes de pensions agréés collectifs a été officiellement promulguée vendredi, mais les provinces doivent encore la mettre en oeuvre.

M. Flaherty a aussi annoncé qu'il parlerait durant la réunion de la vulnérabilité des États-Unis sur le plan économique et de l'importance pour les différents paliers gouvernementaux canadiens de collaborer entre eux si le fameux «précipice fiscal» américain, une combinaison de hausses d'impôt et de coupes budgétaires, devenait réalité et faisait basculer non seulement les États-Unis, mais aussi Canada dans la récession.