Les provinces de l'Ouest et leur richesse en ressources naturelles devraient alimenter la croissance économique du pays cette année, d'après un rapport émis par la Banque de Montréal.

L'Alberta devrait afficher la plus importante croissance du produit intérieur brut réel, soit 3,5 pour cent, en 2012, avant de ralentir et de croître à 2,9 pour cent l'an prochain.

«Le secteur de l'énergie demeure le principal pilier économique de la province, la production de bitume brut ayant bondi de 16 pour cent par rapport à l'année dernière pendant les six premiers mois de l'année, tandis que le conseil de conservation des ressources énergétique s'attend à ce que cette production progresse de plus du double d'ici 2021», a fait valoir l'économiste Robert Kavcic.

La vigueur du secteur de l'énergie a incité des travailleurs d'ailleurs au pays à venir s'installer en Alberta, dont le taux de chômage de 4,4 pour cent est le plus faible du pays.

M. Kavcic croit cependant qu'il existe certains risques dans ce secteur de l'économie.

«La pression des coûts pourrait reprendre, même si l'exploitation des sables bitumineux est généralement considérée abordable à des prix dépassant 80 $ US le baril», a-t-il dit.

«En outre, les querelles au sujet de la capacité que pourraient apporter de nouveaux oléoducs se poursuivent.»

La production du champ pétrolifère Bakken, un immense réservoir pétrolier naturel s'étendant dans certaines régions du Montana, du Dakota du Nord et de la Saskatchewan, remplit déjà les oléoducs existants et fait reculer les prix pour les producteurs canadiens qui désirent écouler leur brut.

«Des estimations portent à croire que la production de l'Ouest canadien pourrait subir un impact négatif d'ici 2015-2016 si la capacité de transport des oléoducs n'est pas suffisante.»

Selon la banque, la croissance économique du Canada devrait s'établir à 2,2 pour cent en 2012, les provinces de l'Ouest (Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan et Manitoba) surpassant toutes ce taux.

Plus à l'est, cependant, la croissance économique ne devrait pas être aussi importante. Celle de  l'Ontario devrait être de deux pour cent, tandis que celles du Québec et des provinces atlantiques devraient être inférieures à deux pour cent.

Au dire du rapport de BMO, les mesures d'austérité, la vigueur du dollar canadien et la faible demande américaine ralentissent la croissance dans le centre du pays.

M. Kavcic a toutefois noté certains signes encourageants dans le secteur ontarien de l'automobile.

«Les constructeurs automobiles continuent d'investir en Amérique du Nord et, malgré une devise vigoureuse et des coûts de production supérieurs à ceux du sud des États-Unis et du Mexique, l'Ontario ne fait pas exception», a-t-il dit.

«Toyota, par exemple, a augmenté sa production à son usine d'assemblage de Woodstock, un projet valant environ 100 millions $ et représentant 400 emplois. Les Travailleurs canadiens de l'automobile et les trois géants automobiles de Detroit se sont entendus récemment sur des contrats de travail de quatre ans. La production du secteur automobile du mois d'août était en hausse de 20 pour cent par rapport à l'année dernière.»