Réélu, le gouvernement Harper doublerait le montant admissible annuellement au Compte d'épargne libre d'impôt (CELI), le faisant passer de 5000 à 10 000$.

Stephen Harper en a fait l'annonce à Vaughan, en banlieue de Toronto, où il courtise âprement le vote des différentes communautés culturelles et celui des familles de classe moyenne.

Comme plusieurs des annonces du chef conservateur depuis le début de cette campagne électorale, la mesure n'entrerait en vigueur qu'après avoir éliminé le déficit budgétaire, soit pas avant 2014 ou 2015.

Créé en 2008 par son propre gouvernement, le CELI permet d'investir jusqu'à 5000$ par année sans que les profits générés ne soient imposables. Les personnes qui n'atteignent pas la limite permise peuvent reporter leurs droits de cotisation à l'année suivante.

Citant des données du ministère des Finances, le Parti conservateur a affirmé que chaque tranche de 5000$ engendrerait des pertes de revenus fiscaux d'environ 300 millions $ pour l'État, cinq ans après leur mise en vigueur.

Plus de 4,7 millions de personnes profiteraient de ce véhicule d'épargne à l'heure actuelle. La juste valeur marchande de tous les CELI serait de 17,9 milliards de dollars.

«Le choix est clair, a réitéré Stephen Harper. Les Canadiens peuvent choisir entre notre plan de réduction des taxes et des impôts pour les familles et l'agenda des augmentations des taxes et des impôts de Michael Ignatieff.»

Ignatieff réagit

De passage à Laval, le chef libéral Michael Ignatieff a une fois de plus tourné en ridicule le nouvel engagement fait par son adversaire conservateur, estimant que de promettre des crédits d'impôt qui n'entreront en vigueur que dans quelques années manque de sérieux.

«Il a fait encore pour la troisième fois une promesse pour dans cinq ans. Il propose un compte exempt d'impôt dans cinq ans, quand l'eau de pluie se sera changée en bière et que les cochons voleront, a vilipendé M. Ignatieff, faisant rire ses candidats de la région derrière lui. Prenez un numéro, Monsieur, mettez-vous à l'arrière. D'abord, j'ai les avions de chasse, ensuite les méga-prisons, après ça, les baisses d'impôt pour les corporations et puis quand j'aurai le temps, je vous regarderai, j'aurai quelque chose à vous offrir, dans cinq ans...»

«Ce n'est pas crédible», a-t-il ajouté.

Un éventuel gouvernement libéral, «dès le premier budget» aiderait les familles, a-t-il promis. «Maintenant, aujourd'hui, pas seulement dans cinq ans, a-t-il conclu. Je crois que c'est quelque chose d'un peu plus réaliste pour les électeurs.»