Conscientes des contraintes budgétaires actuelles, les municipalités canadiennes réclament des engagements à long terme des gouvernements pour financer la mise à niveau d'infrastructures vieillissantes.

Avec la fin des programmes d'investissements du plan d'action des conservateurs de Stephen Harper pour faire face à la récession, et avec l'échéance qui approche du fonds fédéral Chantiers Canada, le moment est venu de préparer un plan d'avenir pour assurer le financement des projets de réfection et de remise en état des infrastructures dans les municipalités, estime le maire de Regina, Pat Fiacco.

Ce dernier présidera, du 26 au 28 janvier, le premier Sommet national de l'infrastructure, qui se tiendra à Regina, en Saskatchewan.

«Le plus gros défi qu'on a eu par le passé dans ce pays, c'est qu'on dépendait souvent d'un budget annuel. C'est à court terme. Il faut penser plus large qu'un simple plan d'un an», a souligné M. Fiacco, en conférence de presse à Ottawa.

«Ce qu'on attend du gouvernement, c'est un engagement à travailler avec les municipalités sur une planification à long terme pour s'attaquer au déficit des infrastructures municipales, a renchéri le chef de la direction de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), Brock Carlton.

«On reconnaît qu'on est actuellement dans une période de restrictions budgétaires au Canada, a-t-il ajouté. C'est donc le moment parfait pour prendre du recul et planifier pour l'avenir pour qu'à mesure que l'économie se renforce, on aille un plan pour les infrastructures et de l'argent disponible pour poursuivre ce plan.»

Le gouvernement canadien doit s'engager, selon eux, tout de suite dans le prochain budget, à collaborer avec les autres gouvernements (des provinces et des territoires) pour s'assurer qu'il y aura suffisamment d'argent disponible pour garantir, à long terme, l'entretien et la réfection des infrastructures, neuves comme anciennes. Les gouvernements et les municipalités ont trois ans pour établir un nouveau plan, puisque le dernier programme d'infrastructure du fédéral, Chantiers Canada, prend fin en 2014.

La Fédération canadienne des municipalités estimait en 2007 que le déficit des infrastructures municipales s'élevait à 123 milliards de dollars.

Dans la dernière année, le transfert de la taxe fédérale sur l'essence a permis des investissements de deux milliards de dollars, le Fonds Chantiers Canada, un milliard de dollars et 800 millions supplémentaires ont été investis grâce au remboursement de la TPS aux municipalités.

S'ajoutent à ces chiffres, les projets de relance des deux dernières années, pour lutter contre la récession: 1,5 milliard de dollars par année du Fonds de stimulation de l'infrastructure et 250 millions par année provenant du Fonds de l'infrastructure des loisirs. L'enveloppe de Chantiers Canada a aussi été bonifiée de 250 millions par année grâce au plan d'action économique.

Par ailleurs, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, participera à ce premier sommet canadien sur l'infrastructure, à la fin janvier. Il animera des séances thématiques sur la participation citoyenne dans les projets d'une grande ville comme Montréal. Il sera notamment question de la Charte Montréalaise des droits et responsabilités, en vigueur depuis le 1er janvier 2006, et dont le maire Tremblay est très fier.