Que font les entreprises gazières devant un prix du gaz déprimé? Elles investissent dans le pétrole.

C'est le cas de Daylight Energy qui a récemment annoncé l'acquisition d'une autre junior de Calgary, Highpine Oil, plus présente qu'elle dans le pétrole. «Nous voulions être plus équilibrés», explique à La Presse Affaires le chef des finances de Daylight, Steve Nielsen. «Si un secteur est bas (le gaz) et que l'autre tient la route, on est corrects.»

Ce rééquilibrage de portefeuille est pratique commune depuis ce printemps, explique Shane Fildes, de BMO Marchés des capitaux. «Les entreprises vont faire des fusions ou acquisitions ou encore faire des réallocations de dépenses en capital» et ainsi mettre plus d'argent en recherche pétrolière que gazière, poursuit-il.

Car le prix du pétrole, lui, tient la route. Historiquement, il s'échange à six fois le prix du gaz par unité d'énergie comparable. Ces temps-ci, c'est 24 fois.

D'autres signaux laissent croire que le secteur du pétrole ne s'en tire pas trop mal, après le report de 100 milliards de dollars de projets dans le secteur des ressources l'an dernier. En mai, Imperial Oil a annoncé un investissement de 8 milliards dans les sables bitumineux. La production devrait commencer en 2012.

Petro-China a aussi rendu public il y a deux semaines un investissement de 1,9 milliard dans deux projets du nord de la province.

Enfin, cette semaine, le gouvernement albertain a vendu des terrains dans les sables bitumineux comme jamais depuis le début de l'année... mais on reste à des années-lumière des ventes record de 2006.