Stimuler l'économie passe par des contribuables au fardeau fiscal moindre et au portefeuille plus garni, dit le ministre des Finances, Jim Flaherty, qui réduit les impôts avec son budget.

De façon rétroactive au 1er janvier 2009, le montant personnel de base - le revenu avant que le fisc commence à piger dans un chèque de paie - monte de 7,5% à 10 320 $.Aussi, la limite supérieure des deux premières fourchettes d'imposition monte du même pourcentage pour s'établir respectivement à 40 726 $ et 81 452 $. Ainsi, moins de revenus seront assujettis aux taux d'imposition de 22% et 26%. Il faudra toutefois attendre jusqu'au printemps avant que l'impact se fasse sentir sur la paie.

Au total, environ 20 G$ seront renvoyés aux particuliers à faible et moyen revenus lors des prochaines années.

Les familles à faible revenu reçoivent une aide de plus avec la hausse de 1894 $ du seuil de revenu avant que la Prestation nationale pour enfants leur soit enlevée ou que la Prestation fiscale canadienne pour enfants diminue. Une famille ayant deux enfants qui en profiterait recevrait donc des prestations supplémentaires de 436 $.

Les personnes âgées se font accorder une marge de manoeuvre additionnelle. Le crédit en raison de l'âge monte de 1000 $ à 6408 $ à partir du 1er janvier 2009. Cela peut entraîner une économie d'impôt de 961 $ et toucher 2,2 millions d'aînés.

Jim Flaherty réaffirme à la Chambre des communes un principe du Parti conservateur selon lequel abaisser le fardeau fiscal est bon pour l'économie.

«En ces temps difficiles, lance le ministre, il importe plus que jamais de réduire les impôts. C'est nécessaire pour aider les familles. Et c'est nécessaire pour soutenir notre économie. Ces allégements fiscaux aideront les Canadiens à revenu faible et moyen et stimuleront les dépenses de consommation. Et l'ensemble de notre économie s'en trouvera stimulée.»

«Les allégements fiscaux, ajoute le ministre, [...] aideront les familles qui travaillent à composer avec les effets de la récession. Et ils donneront un coup de pouce immédiat à notre économie en plus d'aider à créer des emplois.»

L'heure de la rénovation

Les avantages proposés par le gouvernement fédéral ne se limitent toutefois pas jusqu'à l'impôt. Ils s'étendent jusqu'à la maison.

Ottawa crée un crédit d'impôt temporaire de 15% en rénovation domiciliaire, avec un plafond de 1350 $. Cette mesure vise 4,6 millions de ménages.

Concrètement, le crédit pourra être réclamé par les propriétaires qui rénoveront leurs maisons d'aujourd'hui au 1er février 2010. Les dépenses admissibles doivent être de 1000 à 10 000 $, que ce soit pour une maison, un chalet ou un condo.

Les travaux admissibles incluent par exemple l'aménagement d'un sous-sol ou d'une cuisine, la peinture intérieure ou l'installation d'un nouveau plancher de bois franc. Par contre, n'essayez pas d'obtenir le crédit pour l'achat de meubles, d'électroménagers, d'outils ou pour les travaux de routine, qui sont exclus.

Les acheteurs d'une première propriété gagnent aussi quelque chose avec ce budget. Ils se font offrir 750 $ d'allégement pour leur acquisition.

Parlant de ces premiers achats immobiliers, le Régime d'accès à la propriété deviendra aussi plus flexible. Pour la première fois depuis sa création en 1992, le montant maximal de retrait monte, soit de 5000 $ à 25 000 $.

Les contribuables qui cherchent à rendre leur maison plus «verte», eux, auront accès 300 M$ sur deux ans pour la rénovation écoénergétique, ce qui devrait toucher 200 000 maisons.

Protéger la population

Les émetteurs de cartes de crédit ont de quoi rire jaune mardi. Les conservateurs confirment leur intention de les forcer à divulguer davantage de renseignement aux consommateurs concernant leurs services financiers.

Un groupe de travail sera aussi mis sur pied pour prodiguer des conseils sur une stratégie nationale de connaissances financières de base pour que les Canadiens comprennent mieux l'économie et la gestion de l'argent.