Le scandale Volkswagen ne nuit pas à l'industrie automobile américaine, qui a enregistré des ventes record en octobre, grâce à une forte demande pour les grosses voitures nourries par les prix bas de l'essence à la pompe.

Les ventes du mois passé devraient constituer le meilleur mois d'octobre depuis 2001, pronostique le cabinet spécialisé Edmunds.com.

Du «Big Three» (General Motors, Ford et FCA US) aux groupes automobile nippons Toyota, Honda et Nissan, les grands constructeurs présents aux États-Unis ont écoulé davantage de voitures que prévu en octobre, avec des progressions toutes au-dessus de 10%.

Le premier groupe automobile du pays GM a vendu 262 993 véhicules, en hausse de 16% sur un an, contre 254.050 attendus par Edmunds.com. La marque Chevrolet établit son meilleur mois d'octobre depuis plus d'une décennie, grâce à ses modèles de VUS Silverado et Colorado.

Chez Ford, le pickup F-150 justifie sa réputation de best-seller avec un bond de 95% des ventes permettant un bond de 13% de nouvelles immatriculations à 213 938 unités.

Se réjouissant de ses meilleures ventes d'octobre depuis 11 ans, la marque à l'Ovale bleu met aussi en avant le redressement continu de sa marque haut de gamme Lincoln.

FCA US (ex-Chrysler), le troisième constructeur américain, a vendu quant à lui 195 545 véhicules au cours du dernier mois, en hausse de 14,7% sur un an. C'est mieux que les 194 313 sur lesquels tablait le cabinet spécialisé Edmunds.com.

Comme depuis plus de deux ans, la marque Jeep est la locomotive des ventes avec un bond de 33%, tandis que les marques Chrysler (+1%) et Fiat (+1%) mettent fin à un cycle baissier.

Le constructeur japonais Toyota, présent depuis de nombreuses années aux États-Unis, a pour la première fois vendu 200 000 véhicules en octobre, contre 194 255 attendus. Il attribue ce succès à une forte demande pour ses gros VUS Highlander et RAV4.

Nissan a écoulé, lui, 116 047 véhicules, en hausse de 12,5% contre des estimations de 112 357 unités.

Volkswagen attendu

Ces chiffres confirment la tendance observée depuis janvier sur le marché américain dominé par un fort intérêt pour les grosses voitures en parallèle avec une amélioration du marché du travail.

Les consommateurs se réjouissent également d'une baisse drastique du prix du gallon d'essence (3,78 litres) à la pompe. Celui-ci valait en moyenne 2,28 dollars en octobre, selon le site spécialisé aaa.com, contre 3,18 dollars à la même période en 2014.

Au total, un mois après l'éclatement du scandale Volkswagen, les ventes devraient montrer une progression de 11,5% à 1,42 million de nouvelles immatriculations comparé à octobre 2014, selon Edmunds.com.

Le groupe automobile allemand, qui a une part de marché de seulement 3% aux États-Unis, devrait annoncer dans la journée de mardi une stagnation de ses ventes, avance Edmunds.com, tandis que sa marque premium Audi serait, elle, en pleine forme (bond de 15,3% attendu).

«En cette année de boom des ventes automobiles, aucun constructeur ne devrait être soulagé d'enregistrer une performance stable sur une année mais c'est le mieux que Volkswagen puisse espérer», fait valoir l'analyste Jessica Caldwell. Selon elle, tant que VW n'aura pas annoncé de solution pour les voitures dont les moteurs ont été truqués, ses ventes devraient rester «molles».

Depuis lundi, le colosse allemand aux douze marques fait face à de nouvelles accusations des États-Unis, qui estiment qu'il a violé les normes d'émission de gaz polluants également avec des moteurs diesel 3 litres des marques Audi, Porsche et Volkswagen. Il a immédiatement démenti.