Tata Motors, premier constructeur automobile indien, a fait état mercredi d'une chute de 23% de son bénéfice net au 1er trimestre (avril-juin), la hausse des ventes de ses marques britanniques Jaguar et Land Rover (JLR) ne parvenant pas à compenser une demande en berne.

Le géant automobile indien a rapporté un bénéfice net consolidé de 17,32 milliards de roupies (283 millions de dollars) entre avril et juin, contre 22,44 mds de roupies au cours de la même période l'an dernier, soit un recul plus important que prévu.

La demande en véhicules Jaguar et Land Rover, propriétés du groupe Tata Motors, est cependant restée solide, avec une hausse de 13% du chiffre d'affaires à 4,09 mds de livres (6,26 milliards de dollars) pour le 1er trimestre et un bond de 29% du bénéfice net à 304 M livres (465 millions de dollars).

JLR a indiqué avoir vendu 94 719 voitures au cours de cette période, soit une  progression de 10,4% par rapport à l'an dernier.

«Nos revenus consolidés ont bénéficié de la très bonne performance de Jaguar-Land Rover», a souligné C. Ramakrishnan, le directeur financier de Tata Motors.

Selon lui, le bénéfice opérationnel de JLR a progressé grâce à une hausse du volume des ventes, au lancement de nouveaux modèles et à un taux de change favorable.

Tata Motors, qui fabrique également la Nano, voiture à très bas coût, a racheté les marques haut de gamme Jaguar et Land Rover à Ford Motor en 2008 pour 2,3 milliards de dollars dans le but d'élargir ses marchés au-delà de l'Asie.

La transaction a propulsé Tata Motors, jusqu'alors constructeur de véhicules commerciaux et de petites voitures personnelles, au rang d'acteur mondial du secteur automobile, doté de fleurons de luxe.

Le directeur général de JLR, Ralf Speth, a indiqué que sa société se fixait pour objectif de vendre 100 000 voitures en Chine en 2013.

«Le marché chinois est encore en croissance et nous espérons atteindre l'objectif ambitieux de 100 000 unités cette année», a déclaré M. Speth devant la presse à Bombay, la capitale financière de l'Inde.

JLR a rapporté une hausse de 37% de ses ventes dans la région Asie-Pacifique, de 13% en Grande-Bretagne et de 11% en Chine, par rapport à 2012.

Reste que la demande en voitures neuves dégringole rapidement en Inde, les ventes ayant enregistré en juin un huitième mois consécutif de baisse, ce qui constitue un record dans ce marché jadis très dynamique.

La demande subit de plein fouet la forte hausse des coûts d'importation, dus à la faiblesse de la roupie et à la flambée des prix des carburants.

Tata Motors a reconnu que ses activités en Inde avaient été «gravement affectées par la faiblesse des facteurs macro-économiques», alors que ses ventes au 1er trimestre ont plongé de 19% par rapport de 1T de 2012, à 154.352 véhicules.

Le chiffre d'affaires de Tata Motors, filiale du conglomérat indien Tata Group aujourd'hui contrôlé par Cyrus Mistry, a gagné 8% à 443 milliards de roupies au cours de ce trimestre.

Les ventes de Tata Motors ont continué à subir une forte pression le mois dernier, notamment pour les véhicules particuliers qui ne se sont écoulés qu'à 10 824 unités en juillet sur le marché indien, soit une chute de 59%.

Le poids des crédits à la consommation, les craintes d'un fort ralentissement de l'économie et la hausse des prix de l'essence ont dissuadé nombre de consommateurs potentiels.