Le président et chef de la direction de Groupe Restaurants Imvescor, Frank Hennessey, estime que l'offre d'achat du Groupe d'alimentation MTY constituait une solution de rechange à un plan d'expansion qui s'annonçait plus long que prévu.

À l'étroit au Québec et dans les Maritimes - ses deux principaux marchés - le propriétaire des enseignes Bâton Rouge, Pizza Delight, Scores, Toujours Mikes et Ben & Florentine avait les yeux rivés sur l'Ontario pour nourrir sa croissance.

Toutefois, dans un environnement de plus en plus concurrentiel et parce que le salaire minimum passera de 11,40 $ à 14 $ l'heure en Ontario à compter du 1er janvier, le spécialiste de la restauration à service complet a estimé que ses ambitions pourraient être ralenties.

«Avant de passer à la prochaine étape au chapitre des acquisitions, nous avons regardé la situation et avons conclu que le moment était peut-être mal choisi pour emprunter une avenue aussi risquée», a expliqué M. Hennessey, mercredi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.

Il a souligné aux analystes que les équipes d'Imvescor avaient élaboré «de bons plans» afin de permettre à l'entreprise de croître. En date du 29 octobre, 24 des 262 restaurants du franchiseur se trouvaient en Ontario.

Annoncée la semaine dernière, l'offre de MTY, évaluée à 248 millions, permettra au propriétaire des enseignes Thaï Express, Tiki-Ming, Tutti Frutti et Valentine de compter sur un portefeuille de 5700 restaurants répartis sous 75 marques.

«La proposition de MTY représente une occasion pour nos actionnaires d'accélérer cette croissance», a dit M. Hennessey, en expliquant pourquoi l'entreprise n'avait pas décidé de poursuivre de façon autonome.

Dans le cadre de la transaction, MTY allongera 4,10 $ pour chaque action d'Imvescor. Les porteurs de titres d'Imvescor recevront environ 50 millions $ en espèces et le reste en actions de MTY.

Cela représente une prime de 13,3 % par rapport au cours moyen de l'action d'Imvescor avant que l'entreprise annonce, le 26 octobre, qu'elle avait reçu une manifestation d'intérêt dite non contraignante de la part d'un acquéreur potentiel.

Toutefois, à la Bourse de Toronto, mercredi, le titre du franchiseur a clôturé à 4,23 $, en progression de trois cents, ou 0,71 %.

Interrogé par les analystes financiers, M. Hennessey a fourni peu de détails sur la transaction, dont la clôture est prévue en mars. Il n'a pas voulu spéculer sur son avenir une fois qu'Imvescor aura été avalée par MTY.

Des analystes avaient évoqué, au cours des derniers mois, la possibilité que le propriétaire de Bâton Rouge et Mikes puisse être une cible pour l'Ontarienne Cara, qui avait damé le pion à MTY en raflant les rôtisseries Saint-Hubert en 2016.

M. Hennessey n'a pas semblé croire qu'une autre offre pourrait être déposée.

«Il faudra attendre la circulaire (envoyée aux actionnaires) en janvier pour en savoir davantage en ce qui a trait au processus de vente, mais je ne m'attends à aucune surprise d'ici la clôture, a-t-il dit. Nous sommes conscients de la concurrence dans le secteur.»

Les investisseurs avaient réagi négativement lorsque MTY avait annoncé l'acquisition d'Imvescor, puisque les titres des deux sociétés avaient fléchi en Bourse.

En ce qui a trait à sa performance financière, Imvescor a engrangé un bénéfice net de 2,1 millions, ou trois cents par action, au quatrième trimestre, par rapport à 3,17 millions, ou six cents par action, il y a un an. Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un profit par action de six cents.

De leur côté, les ventes du réseau ont affiché une croissance de 12 %, à 106,6 millions. Les ventes des établissements ouverts depuis au moins un an ont affiché une croissance de 4,9 %, alors qu'elles avaient été de 0,4 % au quatrième trimestre en 2016.