La fermeture de l'usine BlueWater Seafoods de Lachine le 1er juin prochain, qui entraînera la perte de 124 emplois, surprend à peu près tout le monde incluant la direction de l'usine.

Le président de la fédération du commerce de la CSN, Serge Fournier, a indiqué en entrevue à La Presse Canadienne que les représentants de la direction, qui ont communiqué avec la CSN avant d'annoncer la fermeture aux employés jeudi, étaient eux-mêmes extrêmement troublés par la décision.

M. Fournier a expliqué qu'en rétrospective, certains indices étaient apparus mais rien pour préparer les travailleurs à une telle annonce.

«Nous avions vu récemment une diminution du nombre de travailleurs et qu'il y avait des produits qui ne se faisaient plus à Montréal, mais pas au point de penser que l'usine pourrait fermer ou pour alarmer les gens», a-t-il indiqué. «Il y avait une légère baisse du volume de production, mais dans l'agroalimentaire, ça arrive souvent.»

BlueWater Seafoods, une filiale de l'Américaine Gorton's, reçoit des produits de la mer des États-Unis, procède à leur transformation et les réexpédie aux États-Unis. Or, les usines de Gorton's aux États-Unis ne fonctionnent pas à plein rendement et la logique voulait que l'usine de Montréal, qui représente des coûts de transport plus élevés, soit sacrifiée dans la consolidation des activités.

Serge Fournier précise toutefois que la CSN n'y voit pas une fermeture sauvage, bien au contraire.

«L'employeur a démontré son savoir-vivre et a voulu agir en bon père de famille. Immédiatement, il a annoncé son intention d'essayer de se soustraire de la loi pour le comité de reclassement afin d'en faire plus que ce que la loi prévoit. Il veut même embaucher une firme externe pour essayer le plus possible de reclasser son monde. C'est très apprécié parce que c'est rare que des employeurs aillent au-delà de la loi.»

De plus, il n'est pas exclu que les indemnités de départ prévues à la convention collective soient éventuellement majorées puisqu'elles sont liées au salaire des travailleurs, qui font présentement l'objet d'une renégociation. Le syndicaliste rappelle cependant qu'il s'agit d'une situation extrêmement pénible pour ces travailleurs.

«Quand ça fait 25-30 ans que tu travailles dans une usine et que tu apprends que ton usine va fermer, c'est un choc», a indiqué M. Fournier.