Les cours des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses cette semaine, sucre et café grimpant à des niveaux plus vus depuis plusieurs semaines, aidés par l'accord sur le budget américain tandis que le cacao était plombé par une offre abondante.    

CACAO

Le cours de la fève brune est tombé lundi à 2207$ la tonne à New York et vendredi à 1417 livres sterling la tonne à Londres, au plus bas depuis respectivement fin juillet et mi-avril.

Les bons niveaux de l'offre en provenance d'Afrique perdurent et pénalisent les cours, a relevé Jack Scoville, analyste chez Price Group. «L'offre ivoirienne continue d'être abondante et cette tendance devrait se poursuivre» tandis que «les conditions météorologiques sur l'ensemble de l'Afrique de l'ouest favorisent l'avancée des récoltes», a noté M. Scoville, ne s'attendant ainsi pas à un changement de tendance dans l'immédiat.

Mais la situation en Côte d'Ivoire, le plus gros producteur de cacao au monde, est tout de même source de quelques inquiétudes, ont tempéré les analystes de Commerzbank.

La production ivoirienne risque en effet de s'afficher en légère baisse sur la saison 2012-2013, du fait de «problèmes structurels», a-t-on ainsi expliqué chez Commerzbank.

«Les incertitudes politiques, le climat de violence et les bas prix pratiqués dans le pays ont dissuadé de nombreux agriculteurs d'investir pour entretenir et développer leurs plantations», ce qui pourrait engendrer un déficit d'offre en 2012-2013 et «aider les cours à se reprendre dans les semaines et les mois à venir», ont estimé les experts de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1417 livres sterling vendredi contre 1445 livres le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2213$ la tonne contre 2262$ une semaine plus tôt.

CAFÉ

Les cours du café sont montés jeudi à 1969$ la tonne à Londres et 151,95 cents la livre à New York, leurs plus hauts niveaux en 7 semaines, soutenus notamment par des achats d'investisseurs spéculatifs.

En effet, comme l'a souligné M. Scoville, les acheteurs ont été «soulagés de voir le Congrès des États-Unis enfin agir pour éviter le mur budgétaire», c'est-à-dire l'entrée en vigueur automatique d'une cure d'austérité forcée risquant de plonger la première économie mondiale en récession.

Cette annonce a dans l'ensemble donné un coup de pouce aux actifs jugés les plus risqués, comme les matières premières, et pénalisé le billet vert, vu par les investisseurs comme une valeur refuge. Elle a rendu également plus intéressants les achats de matières premières pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les cours ont tout de même effacé une partie de leurs gains en fin de semaine, les investisseurs spéculatifs profitant de ce rebond pour engranger quelques bénéfices, ont noté les experts de la maison de courtage Sucden.

De plus, le rebond des cours restait limité par l'abondance de l'offre sud-américaine.

Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1937$, contre 1907$ le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 145,80 cents, contre 145,85 cents sept jours auparavant.

SUCRE

Les prix du sucre sont montés mercredi à 537$ la tonne à Londres et 19,75 cents la livre à New York, leurs plus hauts niveaux depuis respectivement sept et quatre semaines, soutenus comme le café par l'accord trouvé par les responsables politiques américains sur le budget des États-Unis.

Mais les jours suivants ont vu les investisseurs spéculatifs «jeter l'éponge» en «l'absence d'information modifiant la situation» générale du marché, où l'offre est plus abondante que la demande, a observé Nick Penney, analyste chez Sucden.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 511,60$ vendredi contre 522$ le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 19,00 cents contre 19,45 cents sept jours auparavant.