L’économie québécoise a fait du surplace pour le deuxième mois consécutif en juillet, rapporte l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

C’est la première fois depuis 1997 que le produit intérieur brut québécois (PIB) québécois affiche une croissance de 0 % pendant deux mois de suite, remarque l’économiste de la Banque Nationale Daren King. La faiblesse de l’économie est encore plus évidente si on considère le PIB par habitant, qui est en baisse de 0,2 % en juillet.

« S’il y a un point positif à ce phénomène, c’est que l’économie du Québec a fait mieux sur cette période que celle de l’ensemble du pays », analyse-t-il.

La moitié des 20 secteurs d’activités étaient en baisse en juillet. Selon l’ISQ, le secteur des biens a reculé de 0,7 % en juillet, sa cinquième baisse mensuelle consécutive, ce qui ne s’est jamais vu hors des périodes de récession. Le secteur des services a connu une hausse de 0,2 %.

Depuis le début de l’année, soit de janvier à juillet, la croissance du PIB québécois s’établit à 0,5 %, ce qui est bien inférieur à la moyenne canadienne de 1,5 %.

Les économistes de Desjardins, qui ont revu à la baisse la croissance économique des provinces canadiennes, s’attendent à ce que la performance de l’économie québécoise soit une des plus faibles au Canada en 2023.

Malgré une forte augmentation de la population, la croissance démographique du Québec reste la plus faible des provinces canadiennes, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, expliquent les économistes Marc Desormeaux et Hélène Bégin. « L’économie est donc moins soutenue par les ménages », précisent-ils.

Aussi, la construction résidentielle connaît une des plus importantes baisses au Canada, avec un recul de 40 % depuis le début de l’année.

Le secteur des services résiste encore assez bien, note Hélène Bégin, « ce qui pourrait permettre au PIB réel d’éviter une baisse au troisième trimestre ». L’économie québécoise a reculé de 0,5 % au deuxième trimestre.

L’impact des hausses successives des taux d’intérêt continuera de se faire sentir au cours des prochains mois, souligne de son côté l’économiste de la Banque Nationale, et la croissance du PIB québécois devrait continuer d’osciller autour du zéro.