(Washington) Un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a ouvert mardi la porte à un maintien des taux lors de la prochaine réunion, compte-tenu des récentes données économiques, n’excluant cependant pas l’hypothèse d’une hausse supplémentaire ultérieure si nécessaire face à l’inflation.

« Nous devons attendre et voir si cette tendance à la baisse de l’inflation se poursuit », a déclaré Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale,  lors d’une interview sur la chaîne CNBC.

Au vu des chiffres récents de l’inflation et de l’emploi, « rien n’indique que nous devons agir de façon urgente », a-t-il ajouté.

Néanmoins, « je veux être très prudent avant de dire que nous avons fait le travail », a-t-il averti.

Il a souligné que l’évolution de l’inflation avait été satisfaisante en juin et en juillet, « nous pouvons attendre de voir à quoi ressemblera un troisième (indicateur) et voir si le ralentissement de l’inflation est réel ou simplement […] un hasard ».

L’inflation a fortement ralenti depuis juin 2022, mois durant lequel elle a atteint un sommet de plus de 40 ans. Elle s’est établie, en juillet, à 3,2 % sur un an, selon l’indice CPI – sur lequel sont indexées les retraites – et à 3,3 % selon l’indice PCE – que privilégie la Fed, et qu’elle veut ramener à 2,0 %.

La hausse des prix était néanmoins repartie à la hausse par rapport à juin, poussée par le logement. Mais, selon Christopher Waller, les prix des services sont parfois « volatils » et « ne donnent pas une indication claire des prix du marché ».

Et, si l’inflation cessait de ralentir, « je ne pense pas qu’une hausse supplémentaire (des taux) plongerait nécessairement l’économie dans la récession, si nous estimions que nous en avions besoin ».

L’indice CPI pour août sera publié le 13 septembre, une semaine avant la réunion de la Fed, les 19 et 20. L’indice PCE sera publié, lui, le 29 septembre.

Les taux immobiliers, en revanche, devraient rester élevés, après avoir atteint en août leur plus haut niveau depuis 2001, à 7,23 % pour un prêt à taux fixe sur 30 ans – le plus courant –, selon les données du groupe de refinancement immobilier Freddie Mac.

« Jusqu’à ce que l’inflation redescende, nous devrons maintenir les taux à un niveau élevé […]. Et nous espérons continuer à exercer une pression à la baisse sur les prix du logement », a précisé Christopher Waller.

Depuis mars 2022, la Fed a relevé à 11 reprises ses taux, désormais au plus haut depuis 22 ans, dans une fourchette de 5,25 à 5,50 %.