Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

Pourquoi identifie-t-on toujours les États-Unis comme la première économie mondiale ? Sur quels critères les médias se basent-ils pour ainsi qualifier notre voisin ?
– A. Gosselin

Pour répondre à ces questions, La Presse a consulté les statistiques compilées par la Banque mondiale, qui est l’un des principaux organismes internationaux de mesure et d’analyse des économies nationales.

Avec ces données, la Banque mondiale agit notamment comme l’un des principaux organismes internationaux de coordination des mesures d’assistance économique et financière aux pays en difficulté.

Cela dit, dans les milieux de l’analyse et de l’information en économie, la principale mesure de la taille de l’économie nationale est le produit intérieur brut, ou PIB dans le jargon économique.

De quoi s’agit-il ? Le PIB permet de quantifier la valeur totale de la production de biens et de services effectuée par les intervenants économiques (particuliers/consommateurs, entreprises, secteur public/gouvernements) qui résident à l’intérieur d’un territoire déterminé, et durant une période donnée.

Le PIB reflète donc l’activité économique interne d’un pays ou d’un regroupement de pays voisins comme l’Union européenne. Aussi, la variation du PIB d’une période à l’autre sert à mesurer le taux de croissance de l’économie concernée.

Donc, en réponse à la question de M. Gosselin, c’est en fonction de cette mesure de base du PIB que l’économie américaine est encore située au premier rang mondial.

Pourquoi « encore » ? Parce que, comme le montre ce tableau des 15 plus grandes économies du monde selon le PIB compilé par la Banque mondiale, la forte croissance de l’économie chinoise depuis 25 ans a considérablement réduit l’écart avec l’économie américaine. On note aussi l’ascension de l’Inde parmi le top 5 des économies du monde selon le PIB.

Par ailleurs, depuis quelques années, une autre mesure de la taille des économies devient de plus en plus considérée dans les milieux de l’analyse et de l’information économique. Il s’agit de la mesure du PIB en fonction de la parité du pouvoir d’achat (PPA).

Pour l’essentiel, cette mesure du « PIB à PPA » utilise un échantillon de biens et services de base normalisé entre les pays, tout en tenant compte de l’impact des taux de conversion entre les devises sur le prix réel de ces biens et services dans la monnaie d’usage dans une économie donnée.

Par conséquent, l’usage du PIB à PPA permet d’atténuer l’impact des écarts de valeur des devises sur la mesure et la comparaison de l’activité économique entre les pays ou les régions déterminées.

Avec le PIB traditionnel, ces écarts de valeur des devises tendent à favoriser les économies bénéficiant d’une devise forte au détriment des économies à devise moins forte ou faible.

Le tableau suivant préparé avec les données de PIB à PPA obtenues auprès de la Banque mondiale illustre l’impact de cette mesure sur le classement des plus grandes économies du monde.

Ainsi, selon le PIB à PPA, l’économie chinoise se retrouve au premier rang mondial, devant les États-Unis et loin devant ses voisins japonais et sud-coréens.

L’économie de l’Inde, le pays le plus populeux du monde, se retrouve au troisième rang mondial du PIB à PPA, avec une bonne longueur d’avance sur des économies très avancées comme le Japon et l’Allemagne.

Quant au Canada, la taille de son économie recule du 9e rang mondial, selon le PIB traditionnel, au 15e rang du classement selon le PIB à PPA.