(Bruxelles) Les États-Unis et l’UE ont indiqué mardi vouloir maintenir à « un niveau élevé » en 2023 les livraisons aux Européens de gaz naturel liquéfié (GNL), dont le doublement l’an dernier a aidé les Vingt-Sept à réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes.

À la suite de l’invasion de l’Ukraine, Washington et Bruxelles « ont travaillé comme jamais auparavant pour aider à rendre l’Europe plus sûre sur le plan énergétique », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.

Les États-Unis ont exporté en 2022 quelque 56 milliards de mètres cubes de GNL vers l’UE, contre 22 milliards en 2021, soit un bond de 140 %, s’est félicité M. Blinken.

Dans un communiqué commun, les États-Unis et l’UE se sont engagés « à travailler pour maintenir un niveau élevé d’approvisionnement en GNL américain vers l’Europe en 2023, d’au moins 50  milliards de m3 ».

« Cela est nécessaire compte tenu de la situation difficile de l’approvisionnement et de la nécessité d’assurer le remplissage des stocks pour l’hiver 2023-2024 », précise la déclaration.

Les réserves de gaz des Européens sont actuellement remplies à 56 %, a précisé Bruxelles mardi, en accord avec sa prévision d’environ 50 % attendue pour la fin de l’hiver, et à un niveau quasiment deux fois plus élevé que celui habituellement observé à cette période de l’année.

Les Vingt-Sept se sont fixé comme objectif de remplir leurs réserves à 90 % d’ici novembre.

Les conversations étaient marquées mardi par « un sentiment de soulagement », face au constat que « les efforts du (président russe Vladimir) Poutine pour militariser l’énergie avaient échoué », a indiqué un responsable du Département d’État américain.

« Les choses ont évolué plus vite que quiconque aurait pu s’y attendre sur la dépendance de l’UE » au gaz russe, a-t-il ajouté.

« Je pense qu’il ne s’agit pas d’une situation temporaire, mais qu’elle marque un changement structurel dans les perspectives énergétiques et l’orientation commerciale de l’Europe », a abondé la commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simon.

Sur le prix auquel l’Europe achète le gaz américain, la Commission avait simplement indiqué en novembre que son groupe de travail sur l’énergie créé avec Washington visait à « garantir l’approvisionnement et le remplissage des stocks en 2023 à des prix reflétant les fondamentaux économiques ».

Outre la diversification des approvisionnements, les Européens s’efforcent de sabrer leur demande : la consommation de gaz dans l’UE a diminué de 19 % entre août et janvier, par rapport au niveau entre 2017 et 2022, soit bien davantage que l’objectif de 15 % que s’étaient fixé les Vingt-Sept.