(New York) Les commerçants américains se sont félicités mardi d’un bon départ pour les achats des fêtes de fin d’année, malgré l’inflation, mais ils ont prévenu que la menace d’une grève ferroviaire pouvait faire dérailler la saison.

Les Américains ont été plus nombreux que l’an dernier à ouvrir leur portefeuille entre le Vendredi fou et le Cyber Lundi, le grand week-end de promotions massives en magasins et sur l’internet qui marque traditionnellement le début de la période de magasinage de Noël, selon des données de la Fédération nationale de la distribution (NRF).

Ils font pourtant régulièrement part dans les sondages d’opinion de leurs réticences à consommer davantage en cette période d’incertitude économique.  

Mais « ils disent une chose et en font une autre », a remarqué le président de la NRF, Matthew Shay, lors d’une conférence téléphonique.  

Pour lui, la solidité du marché du travail permet de compenser les coûts plus élevés de l’essence et des biens de première nécessité.  

Au total, selon la NRF, 196,7 millions d’Américains, soit environ 60 % de la population, ont fait au moins un achat en boutique ou en ligne pendant ce long week-end. C’est 17 % de plus qu’en 2021, grâce notamment à un regain de fréquentation dans les magasins.  

Ils ont dépensé en moyenne 325,44 dollars pour des achats liés aux fêtes.

Les ventes sur l’ensemble de la saison devraient progresser entre 6 % et 8 % par rapport à l’an dernier pour atteindre jusqu’à 960,44 milliards de dollars, prévoit la NRF.  

« Les consommateurs dépensent et, de manière générale, les commerçants sont satisfaits de leurs niveaux de stocks », a souligné Matthew Shay. 

La possibilité d’une grève du fret ferroviaire inquiète toutefois le secteur.  

Certains syndicats du transport de fret ferroviaire, mécontents d’un accord de branche portant sur les salaires et les conditions de travail, ont en effet prévenu qu’ils pourraient arrêter le travail après le 9 décembre s’ils n’obtenaient pas gain de cause.

Le président Joe Biden a demandé lundi au Congrès américain de légiférer « sans délai » pour éviter ce potentiel mouvement social.

Cela aurait des effets « dévastateurs » sur l’économie, a estimé Matthew Shay.  

Non seulement une grève mettrait à mal un système de transport de marchandises qui commence à peine à se remettre des problèmes de chaînes d’approvisionnement provoqués par la pandémie de COVID-19, mais elle pourrait aussi affecter le moral des consommateurs « au pire moment » pour les commerçants, a-t-il avancé.