S’il ne sait pas si l’économie du Québec tombera en récession, le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, prévient qu’une période de stagnation est inévitable.

« On dit qu’il y a 50 % d’une probabilité de récession, mais ce qui est vraiment important, c’est qu’il y a 100 % de probabilité que l’économie ralentisse », a-t-il dit, mardi, lors d’une présentation dans le cadre d’un évènement organisé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) à Montréal.

« Nous sommes dans une période où la croissance va avoisiner zéro point zéro %, précise-t-il. Lorsqu’on est si près de zéro %, on pourrait être un peu au-dessus ou un peu en dessous, donc on pourrait avoir deux trimestres consécutifs de croissance négative [la définition technique d’une récession]. »

La hausse des taux d’intérêt entraîne des répercussions sur l’économie. « Lorsque vous prenez des taux d’intérêt qui sont presque à 0 % et qu’on les amène à 4 % [ça crée un] choc sur l’économie. C’est certain que les secteurs qui sont sensibles aux taux d’intérêt vont ralentir », souligne le ministre.

Ce ralentissement touche notamment le secteur immobilier résidentiel et les entreprises qui ont des dettes à taux variables. « C’est commencé », constate-t-il.

M. Girard affirme toutefois que s’il y avait une récession, celle-ci serait « faible » et « gérable ». Le ministre fera le point sur la situation économique et financière du Québec lors d’une mise à jour prévue le 8 décembre prochain.

Le grand argentier du gouvernement Legault a d’ailleurs ouvert la porte à une forme de soutien financier aux entreprises. « On sera là pour aider les entreprises, s’il y avait des situations où la hausse des taux d’intérêt amenait des problèmes de liquidités pour certaines d’entre-elles. »

Il s’est toutefois voulu rassurant quant à l’inflation, qui atteint un rythme de 6,4 % au Québec en octobre par rapport à 6,5 % en septembre, selon les données de Statistique Canada. Cela se compare à une inflation de 6,9 % pour l’ensemble du pays.

Malgré une inflation annuelle relativement élevée en octobre, M. Girard juge que les indicateurs pointent dans le sens d’une modération de la progression des prix. Il note que le prix des matières premières et des biens diminue, même si l’inflation demeure forte dans le secteur de l’alimentation.

« La moyenne [de l’inflation sur une période de] un mois, trois mois, six mois, est inférieure à la moyenne [d’]un an. Tous les indicateurs qu’on regarde montrent que l’inflation ralentit. »