Le grand patron de la Banque Royale du Canada (RBC), Dave McKay, s’attend à ce que l’économie plonge en récession en début d’année.

« On prévoit une récession au Canada et aux États-Unis possiblement au premier trimestre de 2023. Ça dépendra de l’évolution des taux d’intérêt. Il faut gérer les attentes d’inflation », a dit le PDG de la plus grande banque au pays lors de son passage dans la métropole lundi.

Dave McKay a fait ces commentaires en soirée durant le souper d’ouverture du Forum Fintech qui se déroule jusqu’à mercredi au Fairmont Reine Elizabeth, au centre-ville de Montréal.

« Nous vivons une période difficile », a dit Dave McKay. « Les perspectives pour le Canada et les États-Unis sont certainement meilleures que pour les autres pays, particulièrement ceux de l’Europe », a-t-il précisé en discutant des perspectives économiques avec Paul Desmarais III, premier vice-président chez Power Corporation et président du conseil et chef de la direction de Sagard, une société de gestion d’actifs alternatifs.

Paul Desmarais III animait la discussion devant quelque 600 personnes réunies pour l’évènement.

Dave McKay a aussi abordé la décarbonation de l’économie. « Nous avons besoin d’une transition ordonnée. Cesser simplement de financer le secteur du pétrole et du gaz n’est pas une solution aujourd’hui. Nous avons besoin d’un plan pour réaliser la transition de nos sources d’énergie. »

Quatre piliers

À cet effet, il souligne que la stratégie de RBC s’articule autour de quatre piliers.

« Il faut premièrement aider et conseiller nos clients à effectuer la transition. Deuxièmement, il faut financer cette transition. »

Ensuite, ajoute-t-il, il faut aider le pays à façonner un plan pour chacun des secteurs de l’économie. « Et finalement, RBC doit réduire ses émissions. RBC s’engage à réduire de 70 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 de façon à atteindre zéro émission nette d’ici 2030. »

Il n’a pas été possible de parler à Dave McKay lundi soir pour obtenir des précisions sur ses commentaires. Il devrait toutefois à nouveau commenter les perspectives économiques à la fin du mois lorsque la Banque Royale publiera ses résultats de fin d’exercice.

Il devrait aussi à ce moment être appelé à commenter la position de la Royale dans le contexte actuel où le Groupe HSBC étudie la possibilité de vendre sa filiale canadienne.

Les observateurs semblent s’entendre pour dire que la Royale et la TD sont les deux institutions financières canadiennes les mieux positionnées pour acquérir HSBC Canada, une transaction qui pourrait se boucler à plus de 10 milliards de dollars. HSBC Canada, dont le siège social est à Vancouver, compte 5000 employés à plein temps au pays, dont 450 au Québec.

HSBC Canada se présente comme la septième banque en importance au pays et a généré des profits de plus de 200 millions durant les mois de juillet, août et septembre.

Les actions des six grandes banques canadiennes se négocient présentement toutes à escompte par rapport au multiple moyen historiquement accordé par les investisseurs, souligne l’analyste Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins, dans un rapport de recherche qu’il vient d’envoyer à ses clients.

« Si l’économie canadienne demeure résiliente et que les craintes entourant une récession s’estompent, les multiples d’évaluation des banques pourraient s’améliorer », affirme cet expert.