Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

Pourquoi dit-on que la Banque du Canada hausse son taux directeur de 75 points de base ? Cela porte à confusion. Ne serait-il pas plus simple de dire 0,75 % ou encore 1 % au lieu de 100 points de base ?

Mario Courcy

La réponse à cette question comporte deux volets, selon notre expert invité.

Il faut d’abord définir ce que l’on entend par « point de base ». Un point de base (ou 1 pbs dans le jargon financier des économistes) correspond précisément à 0,01 % ou 1 centième de pour cent.

« Bref, on utilise le terme lorsqu’on traite de très petits chiffres... comme un taux d’intérêt », explique Sébastien Mc Mahon, stratège en chef, économiste principal et gestionnaire de portefeuille à l’Industrielle Alliance, Gestion de placements.

« Vous l’aurez remarqué, les niveaux des taux d’intérêt bougent très peu », souligne ce spécialiste en allocation d’actifs.

« Par exemple, le taux d’intérêt sur les obligations du gouvernement canadien à échéance de 10 ans est passé d’environ 1,5 % en début d’année à près de 3,3 % aujourd’hui. Même chose pour la Banque du Canada, qui fait traditionnellement bouger son taux directeur par incréments de 0,25 %. »

PHOTO FOURNIE PAR SÉBASTIEN MC MAHON

Sébastien Mc Mahon

Sébastien Mc Mahon précise que lorsqu’on rapporte la variation des taux d’intérêt au cours d’une seule journée, il est beaucoup plus simple de dire, par exemple, que la variation a été de « cinq points de base » plutôt que de « zéro virgule zéro cinq pour cent ». C’est une question de simplicité et d’efficacité de langage.

Variation absolue

L’autre raison, tout aussi importante, dit-il, est pour éviter toute confusion avec une variation proportionnelle de prix.

Il souligne que lorsqu’on parle de rendements boursiers, par exemple, on rapporte une hausse de 1 % lorsque le S&P/TSX — le principal indice de la Bourse de Toronto — progresse de 200 points et passe de 20 000 à 20 200 points.

« Mais dans le cas d’un taux d’intérêt, on s’intéresse à la variation absolue du taux, et non au changement proportionnel par rapport au niveau précédent », dit Sébastien Mc Mahon.

L’utilisation du jargon « points de base » ajoute ainsi de la clarté et indique qu’on parle de la variation d’un taux, et non d’un prix ou d’une valeur.

Par ailleurs, Sébastien Mc Mahon souligne que les économistes comme lui utilisent généralement le terme « points de pourcentage » (1 point de pourcentage correspond à 1 %) pour parler de la variation des données économiques, puisque les mouvements habituels de celles-ci se mesurent généralement à cette échelle et pour différencier des mouvements de taux d’intérêt qui sont de façon générale relayés en « points de base ».

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