(Washington) L’inflation est restée stable en septembre aux États-Unis, à +6,2 % sur un an et +0,3 % sur un mois, selon l’indice PCE, mesures de l’inflation privilégiée par la Fed, et publiée vendredi par le Département du Commerce.

Les revenus des ménages ont par ailleurs augmenté de 0,4 % en septembre, comme en août et comme attendu, et leurs dépenses sont elles aussi restées stables, à +0,6 %, une progression toutefois un peu plus forte qu’attendu.

« Les consommateurs gardent leurs portefeuilles ouverts pour le moment », a souligné Oren Klachkin, économiste pour Oxford Economics.

Ces chiffres arrivent deux semaines après la publication d’une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, qui fait référence notamment pour l’indexation des retraites, et qui avait montré un très timide ralentissement sur un an (8,2 % contre 8,3 % le mois précédent), mais une nouvelle accélération sur un mois, à +0,4 %.

L’indice PCE de l’inflation, en revanche, est celui que prend en compte la banque centrale américaine (Fed), qui a pour objectif de ramener cette hausse des prix à 2 %.

« Cette semaine, les rapports économiques montrent que nous faisons des progrès quant à notre programme économique », a souligné le président Joe Biden dans un communiqué, reconnaissant qu’« il reste du travail ».

Jeudi, en effet, a été publié le PIB du troisième trimestre, qui a montré une croissance de 2,6 %, après deux trimestres de recul. Mais cela pourrait n’être qu’une éclaircie temporaire, car la première économie du monde pourrait tomber dans la récession en 2023.

Et, à dix jours des élections de mi-mandat, lors desquelles il pourrait perdre sa faible majorité démocrate au Congrès, Joe Biden a indiqué que le programme de ses opposants républicains « alimentera l’inflation et fera grossir le déficit en réduisant les impôts pour les Américains les plus aisés et les grosses entreprises ».

L’inflation réduit considérablement le pouvoir d’achat des ménages, et est la priorité économique des responsables politiques.

C’est la Fed qui est à la manœuvre pour juguler cette flambée des prix, et cela passe par un ralentissement volontaire de l’activité économique. Pour cela, la banque centrale relève son principal taux directeur, ce qui fait augmenter les taux d’intérêt des prêts pour les particuliers et entreprises.

Elle devrait décider, lors de sa prochaine réunion mardi et mercredi, d’une nouvelle hausse.  

Mais cela risque de faire plonger la première économie du monde dans la récession en 2023.  

« Avec la forte inflation qui force la Fed à encore relever ses taux, les risques pour la consommation et la croissance restent orientés à la baisse », a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

D’autant plus que de nombreuses autres régions du monde, qui font aussi face à une forte inflation, risquent de connaître un fort ralentissement économique, voire une récession. Et que la force du dollar face aux autres monnaies est un handicap à l’export pour les entreprises américaines.

Les pensions américaines de retraite et de handicap, indexées sur le CPI, connaîtront, à partir de janvier, leur plus forte revalorisation depuis 1981.