(Washington) Le marché de l’emploi a un peu ralenti en septembre aux États-Unis, une évolution souhaitée dans le combat contre l’inflation, mais il est resté solide, et le taux de chômage est même revenu à son niveau d’avant la pandémie.

Le taux de chômage est reparti en légère baisse en septembre, retombant à 3,5 %, son niveau de juillet, qui était aussi celui d’avant la pandémie, a annoncé vendredi le département américain du Travail. Il était de 3,7 % en août.

Les créations d’emplois ont elles ralenti, et l’économie américaine a créé 263 000 emplois le mois dernier, notamment dans les loisirs, l’hôtellerie et les services de santé, contre 315 000 en août.

Les analystes tablaient sur un taux de chômage stable par rapport à août, à 3,7 %, et anticipaient entre 250 000 et 275 000 créations d’emplois, selon les consensus d’analystes.

Le président américain Joe Biden doit faire un discours sur l’économie à 13 h 35, depuis une usine du constructeur automobile Volvo à Hagerstown (Maryland).

La situation de l’emploi est scrutée à la loupe, car elle est liée à la lutte contre l’inflation. Une dégradation du marché de l’emploi est ainsi, paradoxalement, souhaitée et attendue.

Depuis plus d’un an en effet, le marché du travail est très tendu à cause d’une pénurie de main-d’œuvre. Les employeurs peinent à recruter, et augmentent les salaires pour attirer les candidats et retenir leurs salariés, ce qui contribue à faire grimper les prix.

Pas de changement pour la Fed

« La demande de la part des employeurs reste robuste et la disponibilité s’améliore du côté des travailleurs, pour l’instant », avait indiqué mercredi Nela Richardson, cheffe économiste de la société de services aux entreprises ADP, lors de la publication d’une enquête mensuelle sur les créations d’emplois privés.

En août, le taux de chômage était un peu remonté, à 3,7 %, juste après avoir retrouvé son niveau d’avant la pandémie, le plus bas en plus de 50 ans. Mais cela masquait une bonne nouvelle : le retour sur le marché de l’emploi de nombreuses personnes qui en étaient sorties à cause de la COVID-19, des femmes notamment.

La banque centrale américaine (Fed) est à la manœuvre pour combattre l’inflation. Elle relève les taux d’intérêt pour faire ralentir l’économie en décourageant la consommation et l’investissement, au risque cependant de provoquer une récession.

Les créations d’emplois du mois de septembre sont en ligne avec les attentes, et Christopher Waller, un gouverneur de la Fed, avait indiqué jeudi qu’un tel niveau montrerait « que le marché du travail ralentit un peu mais reste assez tendu », ce qui conforterait son « point de vue selon lequel [la Fed devrait se] concentrer à 100 % sur la réduction de l’inflation », et donc continuer à relever les taux.

« La politique doit rester centrée sur le rétablissement de la stabilité des prix, qui jettera également les bases d’un marché du travail solide et durable », a de son côté averti Lisa Cook, une autre gouverneure de la Réserve fédérale.

L’inflation a ralenti en août à 8,3 % sur un an, mais a été généralisée, hormis pour l’essence à la pompe, selon l’indice CPI, qui fait référence.

Une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, plus particulièrement prise en compte par la banque centrale américaine (Fed), a montré une hausse des prix de 6,2 % sur un an.