Le débat économique a été l’affaire de trois partis, le Parti québécois et le Parti conservateur se contentant d’énoncer leurs principaux engagements avec un minimum d’interactions avec les autres candidats.

Dernière semaine de campagne, les partis se sont donné rendez-vous pour parler d’économie dans le cadre d’un débat organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et diffusé lundi soir sur les ondes de LCN.

L’intérêt de la soirée était de donner le micro à des candidats moins visibles médiatiquement que les chefs de parti.

Les interactions ont eu lieu principalement entre Eric Girard, candidat de la Coalition avenir Québec dans Groulx, Marc Tanguay, du Parti libéral du Québec, qui se représente dans Lafontaine, et Simon Tremblay-Pepin, qui fait campagne pour QS dans Pointe-aux-Trembles.

Quatre ans pour revoir les stations de la ligne bleue

Marc Tanguay, du PLQ, et Simon Tremblay-Pepin, de QS, ont joué à l’offensive une bonne partie de la soirée en apostrophant à répétition Eric Girard, de la CAQ.

Le ministre des Finances s’est généralement bien sorti d’affaire, sauf quand est venu le temps d’expliquer les retards dans la réalisation du prolongement de la ligne bleue du métro.

« Qu’est-ce qui a été fait sur la ligne bleue pendant quatre ans ? », a demandé Marc Tanguay.

« Ben, on a révisé les stations », a répondu M. Girard.

« C’est un peu mince, quand même, M. Girard », a fait remarquer M. Tremblay-Pepin, de QS.

« C’est un beau projet. Je ne comprends pas que tout le monde soit négatif », a rajouté M. Girard, contrarié. La ligne bleue va coûter 6,4 milliards et le métro est en réalisation, selon le candidat du parti au pouvoir.

Le député sortant de la CAQ a pris sa revanche sur son adversaire de Québec solidaire. L’occasion s’est présentée quand M. Tremblay-Pepin a reproché à la CAQ de mettre de l’avant un plan d’accélération des changements climatiques avec le 3e lien et les élargissements d’autoroute. « L’agrandissement de l’autoroute 15, c’est pour des voies réservées pour le transport collectif et le covoiturage, a répliqué M. Girard. Ça prend des voies réservées pour que le transport collectif circule, il ne faut pas juste nationaliser le secteur », a-t-il enchaîné en faisant référence à la volonté de QS de nationaliser des lignes d’autobus interurbains.

La proposition de hausser les taxes mises de l’avant par Québec solidaire a donné l’occasion à M. Girard de croiser le fer à nouveau avec le candidat Tremblay-Pepin.

« J’invite le monde des affaires comme les gens à la maison à aller sur notre site web (2022.quebecsolidaire.net/questionnaires/calculatrice) et ils vont pouvoir voir quels sont les impacts sur eux et sur elles. Ils vont se rendre compte qu’en fait, pour la plupart des gens, ils vont économiser grâce à Québec solidaire », a d’abord soutenu Simon Tremblay-Pepin.

« Vous avez 44 milliards de nouvelles taxes et impôts dans votre cadre financier », a rétorqué Eric Girard.

Quoi de neuf ?

Les barrages : la solution est peut-être au Labrador

Eric Girard a été interpellé sur la pertinence de réaliser de nouveaux barrages. « [Avec] l’aluminium vert, l’acier vert, l’hydrogène, le secteur batterie, on voit qu’on va avoir besoin de plus de 50 % d’énergie en 2050. C’est sûr que la conservation et l’éolien vont aider, mais ça ne couvrira pas plus que 50 % du besoin. Pour l’autre 50 %, ça va prendre de nouveaux ouvrages soit ici soit au Labrador. »

Un toit pour le stade dans le prochain mandat

Eric Girard a nommé le nouveau toit du stade comme projet devant permettre à Montréal de rayonner au même titre que la ligne bleue du métro et la rénovation du Royal Victoria. En point de presse, M. Girard s’est avancé à dire que le toit du stade sera en réalisation au cours du prochain mandat. Non, il ne s’est pas engagé sur son coût.

Non au réexamen du projet GNL Québec

À une question dite éclair pourtant sur le réexamen ou non du projet de gaz liquéfié GNL Québec, le représentant de la CAQ a de nouveau fermé la porte. « Le projet a été étudié, a dit M. Girard. Le projet dans sa forme actuelle a été rejeté tant au Québec qu’au Canada. Les besoins sont immédiats en Allemagne et ce projet ne pourra être livré avant plusieurs années. C’est non. »